16 mars 2007

Echos de campagne:Sarkozy, la fin de l'ouverture,, direction le Droite extrême!

Jeudi 15 mars 2007
 
 C'est la fin de « l'équilibre »
Sarkozy : à droite toute !
#reaction
Parrainage pour Le Pen, « ministère de l'immigration et de l'identité nationale »... Pour sauver sa campagne, le candidat UMP a choisi sa stratégie : draguer
le FN et ses électeurs
 
Ah, le rire moqueur de l'extrême-droite quand on court après elle ! Quand Marine Le Pen entend, jeudi dernier, Nicolas Sarkozy proposer un « ministère de
l'immigration et de l'identité nationale », elle s'esclaffe : «Compte tenu de la politique qu'il mène et de ce qu'on fait à la France, ce n'est pas un
ministère qu'il doit créer, mais un musée de notre identité nationale!» Jean-Marie Le Pen, lui aussi, a le sourire : «Un ministère de l'Immigration? Quelle
bonne idée! C'est la nôtre depuis si longtemps!»
En lançant cette idée au cours de l'émission « A vous de juger » sur France 2, le jour même où Simone Veil prenait la présidence de son comité de soutien,
Sarkozy a «franchi une frontière», comme l'a immédiatement noté François Bayrou. Un ministère de l'Immigration ? Sarkozy l'avait déjà évoqué à plusieurs
reprises expliquant qu'il fallait, par souci d'efficacité, regrouper tous les services dépendant actuellement d'administrations différentes - Intérieur,
Affaires sociales, Quai-d'Orsay, Coopération, etc. Mais, cette fois, le candidat de l'UMP l'associe à l'identité nationale. L'expression n'est pas fortuite.
Elle sent son Le Pen à plein nez.
La question de l'identité nationale a été au coeur du débat sur la laïcité et le port du voile, il y a trois ans, mais personne alors, hormis le chiraquien
François Baroin, n'avait osé prononcer les mots tabous. Le non-dit arrangeait alors tout le monde à droite et à gauche. En choisissant ce thème, plutôt
que de parler d'intégration, et en l'associant délibérément à l'immigration - «amalgame assez ignoble» selon Ségolène Royal -, Sarkozy a indiqué clairement
qu'il chasse désormais sans vergogne sur les terres du Front national.
 
Faut-il que le candidat de l'UMP se sente menacé pour s'exposer ainsi et prendre le risque de choquer ! A gauche bien sûr : Hollande, Fabius ou Strauss-Kahn
ont ainsi dénoncé «un flirt poussé avec les thèses du FN» ou une attitude «détestable». Mais pas seulement à gauche. Jacques Chirac, dans son message d'adieu,
a mis en garde contre «les extrémismes». Visait-il Sarkozy ?
Quelques sarkozystes - très rares, il est vrai - expriment, sous le sceau de l'anonymat, un vrai malaise. «Il va trop loin», dit l'un de ceux-là. «Qu'est-ce
qu'on y fera, dans son ministère? On passera des tests d'identité nationale? Lesquels?» Un autre, député UMP qui n'est pas suspect de gauchisme, remarque
à mi-voix : «Il aurait pu parler d'identité républicaine. Ç'aurait été mieux» Mieux ? Sans doute. Mais tout dépend du but recherché.
Intervention personnelle pour débloquer des parrainages en faveur de Jean-Marie Le Pen, annonce d'un durcissement des conditions du regroupement familial
et maintenant l'identité nationale : le tout en une semaine ! Le virage est pris et bien pris. Certes, le ministre de l'Intérieur, fort de son analyse
sur le séisme du 21 avril 2002, n'a cessé, depuis son installation place Beauvau voici près de cinq ans, de traiter de sécurité et d'immigration au point
même d'élaborer une nouvelle loi - jugée inutile par les spécialistes - lors de son retour dans ce ministère. Il le proclame alors sans fard : il faut
récupérer les électeurs du Front national, «ramener les brebis égarées dans le camp républicain».
Mais, à cette époque, Sarkozy prenait encore des précautions. La suppression de la double peine ou sa prise de position en faveur du vote des étrangers
en situation régulière aux élections locales étaient destinées à séduire à gauche et au centre. «L'équilibre», disait-il. Manière de mieux faire passer
ses projets de loi et de se prémunir pour l'avenir : il avait déjà l'esquisse de sa stratégie présidentielle en tête. En résumé : après avoir fixé l'électorat
de droite, il ferait une campagne de rassemblement. «Je surprendrai», prévenait-il. En effet. Mais pas comme il le pensait.
Car rien dans cette campagne ne se passe tout à fait comme prévu. Nicolas Sarkozy demeure bien sûr le favori des sondages et il continue d'être en tête
au premier tour. Reste que, parmi les grands candidats, c'est lui qui a le plus perdu dans la dernière période. Est-ce l'effet de sa surexposition médiatique
pendant cinq ans ? Ou celui de sa campagne de rassemblement ? Le champion de la « rupture » déçoit-il lorsqu'il se mue en candidat de la continuité ? Malgré
des prestations médiatiques réussies, ses interventions ne font plus l'événement comme avant. Tout se passe comme si les Français, lassés de ne voir que
lui, avaient l'impression de le connaître par coeur. Et puis surtout il continue d'inquiéter.
Les ingrédients étaient réunis pour la percée de François Bayrou. Sarkozy ne l'a pas vue venir. Désormais, pour lui, l'enjeu est vital. Le candidat UMP
prend désormais au sérieux ce premier tour de la présidentielle, qu'il croyait jusqu'à présent acquis. Il l'aborde par la droite puisque Bayrou occupe
tout le centre. Chasser sur les terres de Le Pen, pense-t-il, est le seul moyen de se maintenir en tête du premier tour. Pour l'équipe Sarkozy, il «était
devenu urgent de contrer la progression - irrésistible? - du candidat UDF ».
Depuis quelques semaines, Sarkozy et les siens, encalminés dans une campagne atone, cherchaient une ou deux idées neuves pour réveiller l'opinion. Voilà
qui est fait ! Rien de tel que les bonnes vieilles recettes ! Entre 2002 et 2006, Sarkozy a pu éprouver les effets de ses « transgressions ». A chaque
fois qu'il a brisé des tabous - sur la loi de 1905, la discrimination positive ou la responsabilité des magistrats -, il en a tiré profit. En tout cas
dans les sondages.
«Le voilà revenu au centre du débat, se félicite le très droitier député UMP de Paris Claude Goasguen. Il fallait arrêter ce robinet d'eau tiède car, pour
l'eau tiède, Bayrou sera toujours plus fort que nous.» Aux yeux de l'équipe Sarkozy, la polémique aurait donc un double avantage. Tactique. Et électoral.
«Nicolas met la gauche face à ses lacunes et ses contradictions. Pendant longtemps, elle a refusé de voir le problème de l'immigration. On a vu le résultat!»,
dit Patrick Devedjian, conseiller politique de Sarkozy. Le calcul électoral, lui, est évident : «Sarkozy a soigneusement fabriqué une phrase pour notre
électorat, constate Olivier Martinelli, directeur de cabinet de Le Pen. Ou pour ces électeurs de droite qui hésitent encore entre lui et nous... Ce n'est
pas malhabile. Mais cela montre qu'il est coincé et qu'il cherche à se donner de l'air.»
 
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Corollaire de la montée de Bayrou, Sarkozy s'inquiète aussi pour la gauche ! L'ancien ministre Gérard Longuet, autre conseiller de Sarkozy, se dit ainsi
«extrêmement préoccupé par l'effondrement [sic] de Mme Royal». La perspective d'une présence de Bayrou au second tour est désormais prise très au sérieux.
«C'est une vraie crainte, poursuit Longuet, Bayrou n'hésitera pas à se faire élire par n'importe qui, sur n'importe quoi. Si Sarkozy devait affronter Bayrou,
il aurait tout le monde contre lui. Il devra alors gagner contre tous les autres.» Donc ne rien négliger : ratisser à droite et à l'extrême-droite. Et
se prémunir contre toute éventualité.
Sarkozy n'en est pas encore à envisager l'apocalypse : être éliminé dès le premier tour par la montée conjuguée des deux « troisième homme », Le Pen et
Bayrou... Pourquoi pas alors un second tour Royal- Bayrou ou Royal-Le Pen. Toutes les hypothèses courent, surtout si l'on estime, comme le porte-parole
du candidat UMP, Xavier Bertrand, que le FN est sous-estimé dans les sondages. Si Le Pen est plus haut qu'on ne le dit, alors Sarkozy n'est-il pas plus
bas qu'on ne le pense ?
Comme le dit Claude Goasguen, reprenant là une expression du politologue socialiste Gérard Le Gall : «La campagne est une vraie patinoire.» La sortie de
Sarkozy sur France 2 montre que lui-même n'exclut plus rien. Côté FN, on savoure du reste la panique de l'UMP : «J'avais dit en plaisantant qu'on aurait
peut-être un second tour Bayrou-Le Pen, s'amuse Marine Le Pen. Ça peut finir par être vrai, tant le système est rejeté!»
Jusqu'où ira Sarkozy ? Lorsqu'on posait cette question voilà deux ou trois ans, c'était à propos de son ascension. Aujourd'hui, la question vaut pour ses
dérives.
 
Carole Barjon, Claude Askolovitch
Le Nouvel Observateur

Echos de campagne:Jusqu'où ira François Bayrou?

Jeudi 15 mars 2007
 
Jusqu'où ira François Bayrou ?
 
Le candidat centriste à la présidentielle est désormais au même niveau d'intentions de vote que Ségolène Royal au premier tour dans les sondages
 
François Bayrou, lors d'un meeting de campagne à Evreux, en Normandie, lundi 12 mars (photo Mori/AP).
 
Ce qui explique sa percée
 Le rôle des sondages
 
« Le mouvement crée le mouvement », analyse Roland Cayrol, directeur de l'institut CSA. De fait, la progression constante de François Bayrou dans les sondages
depuis deux mois lui a donné une visibilité médiatique qui facilite sa campagne et contribue à sa progression dans les intentions de vote.
 
« Sa percée initiale a contribué à le crédibiliser et créé un mouvement d'entraînement », confirme Jérôme Sainte-Marie, de BVA. « Il ne faut pas inverser
la cause et l'effet. Il se passe réellement quelque chose autour de François Bayrou », nuance Brice Teinturier de TNS-Sofres. Il a d'abord séduit ceux
qui rejetaient le clivage gauche-droite ainsi que les électeurs du centre gauche déçus par Ségolène Royal, puis il a rallié, cette fois par adhésion à
son positionnement, des électeurs de la droite modérée qui, jusque-là, avaient fait le choix de Nicolas Sarkozy.
 
Ses adversaires sont fragilisés
 
Nicolas Sarkozy continue d'inquiéter une partie des électeurs de droite, notamment ceux qui auraient souhaité une offre alternative type Chirac ou Villepin.
Le candidat de l'UMP paraît écartelé entre rupture et héritage, libéralisme et volontarisme politique. « La percée de Bayrou s'explique d'abord par l'échec
de Royal et l'effondrement des petits candidats », croit-on au QG de campagne de Nicolas Sarkozy.
 
« Le succès de Bayrou, c'est la peur qu'inspire Sarkozy dans une partie de l'électorat de droite », répond en écho un membre de l'équipe de Ségolène Royal…
tout en concédant que celle-ci n'a pas « totalement surmonté le problème de sa crédibilité. Les critiques de la campagne interne au PS reprises par la
droite, la cassette sur les 35 heures des profs, tout cela laisse des traces peut-être plus profondes qu'on ne l'avait cru. »
 
Ses adversaires l'ont ignoré
 
Depuis 2002, l'indifférence vis-à-vis d'un François Bayrou de plus en plus critique avec le gouvernement et la majorité a été érigée en ligne de conduite
à l'UMP. Afin de « ne pas donner au leader centriste une importance qu'il n'a pas », expliquait-on alors dans l'entourage de Nicolas Sarkozy. Cela s'est
avéré être une erreur stratégique.
 
« C'est vrai, reconnaît aujourd'hui le sénateur UMP Gérard Longuet, conseiller politique de Nicolas Sarkozy, nous ne l'avons pas vu venir, pas intégré.
» Pour les socialistes, François Bayrou était le problème de la droite et le « troisième homme », selon François Hollande, ne pouvait être que Jean-Marie
Le Pen. Jean-Pierre Chevènement, chargé des interventions thématiques de Ségolène Royal, concède même qu'il vient « tout juste de (se) mettre à la lecture
des discours de Bayrou ».
 
Un positionnement hors système
 
C'est à partir de septembre 2006 que François Bayrou a réorienté son discours afin de se défaire de l'image d'un centre « mou ». Lors de l'université d'été
de l'UDF, il s'est directement adressé aux abstentionnistes et aux électeurs qui ont voté en 2002 pour Jean-Marie Le Pen ou pour l'extrême gauche, adoptant
une posture hors système alors même que les Français ne font plus confiance ni à la droite ni à la gauche.
 
Dès lors, il n'a cessé d'en appeler au peuple contre les élites et les puissances de l'argent. Ses échanges musclés avec TF1 ont marqué la campagne. François
Bayrou compte, en outre, peu d'anciens ministres parmi ses soutiens, ce qui donne à sa candidature une image de renouvellement plus forte que celles de
Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, soutenues par tous les ténors de leur parti respectif.
 
Une campagne de « labourage »
 
Depuis qu'il est entré officiellement en campagne le 13 décembre à Lille, le candidat de l'UDF mène une campagne « à l'ancienne » sur le modèle de celle
conduite par Jacques Chirac en 1995. D'abord des déplacements de deux jours dans les capitales régionales et leurs alentours avec des rencontres ciblées
et thématiques : enseignants, femmes de banlieues, petits patrons, caissières de supermarché, agriculteurs.
 
À chaque fois, le candidat écoute les doléances, prend son temps, quitte à bousculer le programme, et martèle quelques-unes de ses idées forces comme les
deux emplois sans charges pour les PME. François Bayrou s'applique ainsi à « voir la France village par village, quartier par quartier » et ça marche :
les salles sont trop petites pour accueillir l'assistance et de deux déplacements par semaine, il est passé à quatre.
 
Le rêve de l'union nationale
 
François Bayrou utilise indifféremment les termes de « grande coalition » et de « gouvernement d'union nationale », qui renvoient pourtant à des réalités
différentes. La référence à un « gouvernement d'union nationale » fait mouche dans les enquêtes d'opinion, les Français y voyant l'idée d'un gouvernement
des meilleurs appliquant des mesures de bon sens.
 
En fait, cela consisterait pour François Bayrou, qualifié pour le second tour, à proposer la formation d'une nouvelle majorité au-delà de la seule UDF.
Le candidat a ainsi d'ores et déjà reçu le soutien de l'écologiste Corinne Lepage, du Parti fédéraliste et d'Alternative libérale. Quant à la référence
à la « grande coalition » allemande, elle lui permet de répondre à ceux qui disent que des gens de droite et des gens de gauche ne peuvent pas gouverner
ensemble.
 
Ce qui peut provoquer sa chute
 La volatilité des sondages
 
Tous les sondeurs l'ont souligné abondamment : François Bayrou est le candidat qui, dans les enquêtes d'opinion, dispose de l'électorat le plus volatil.
Près de la moitié des personnes interrogées qui disent avoir l'intention de voter pour François Bayrou au premier tour ne sont pas sûres de leur choix
et pourraient changer d'avis.
 
Un phénomène « normal », selon le directeur de l'institut CSA, Roland Cayrol, dans la mesure où ce sont des électeurs nouveaux et donc forcément les moins
solides, qui peuvent encore être influencés par la campagne. « La principale faiblesse de François Bayrou est que sa progression s'est construite par défaut
», insiste Jérôme Sainte-Marie, de BVA. Le défi du candidat de l'UDF est donc de parvenir à fidéliser ces nouveaux électeurs, « sans quoi il peut très
rapidement retomber à 13 ou 14 % », explique Brice Teinturier, de TNS Sofres.
 
Le nombre d'électeurs indécis reste très important
 
À cinq semaines du premier tour, entre 45 et 55 % des personnes interrogées n'ont pas encore arrêté leur choix. Une proportion plus ou moins équivalente
à l'élection de 1995 et plus importante qu'en 2002, selon CSA. « Ça peut tout changer », confirme Roland Cayrol.
 
Ce dernier rappelle qu'en 2002, 17 % des électeurs s'étaient décidés le jour du vote et que les trois dernières élections présidentielles ont montré qu'une
mauvaise campagne pouvait entraîner une chute précipitée, comme ce fut le cas pour Raymond Barre, Édouard Balladur et Lionel Jospin. « Les Français n'ont
pas encore cristallisé leur choix, confirme Brice Teinturier de TNS Sofres. Nous sommes incapables de dire si la dynamique Bayrou peut se poursuivre ou
si elle a désormais atteint un plafond. »
 
L'offensive de ses adversaires
 
Nicolas Sarkozy souhaitait faire campagne au-dessus de la mêlée et des partis, n'hésitant pas à donner des gages à la gauche. Un créneau désormais occupé
par François Bayrou. Pour consolider son socle électoral, le candidat de l'UMP se voit contraint de se déplacer à droite sur l'échiquier politique. Ce
qu'il fait depuis une semaine, avec des propositions pour durcir encore le regroupement familial ou créer un ministère de l'immigration et de l'identité
nationale.
 
Une « cellule anti-Bayrou » a même été créée à son QG de campagne. Au PS, la consigne est de « renvoyer Bayrou à droite tout en tendant la main à ses électeurs
». Les responsables socialistes montent donc au front pour refuser la proposition d'alliance du candidat centriste. Ségolène Royal, elle, va remettre à
l'honneur les thèmes qui marquent sa différence, notamment la sécurité et l'éducation.
 
Son passé politique
 
Le discours centriste de François Bayrou, à équidistance de la droite et de la gauche, souffre de deux handicaps. Premièrement, l'UDF a toujours participé
à des gouvernements de droite. Et le parti compte toujours un membre dans l'actuel gouvernement : Gilles de Robien. Ce dernier défend toutefois au sein
de l'UDF une ligne, minoritaire, d'alliance avec l'UMP.
 
François Bayrou a ainsi été ministre de l'éducation nationale des gouvernements d'Édouard Balladur (1993-1995) puis d'Alain Juppé (1995-1997). Deuxièmement,
même si une dizaine de députés a voté en mai 2006 une motion de censure contre le gouvernement de Dominique de Villepin, l'UDF est toujours l'alliée fidèle
de l'UMP dans les collectivités locales.
 
Laurent de BOISSIEU
La Croix du 13 mars 2007

Societatis:RESF, restons mobiliser!

Mercredi 14 mars 2007
 
Chacun d'entre vous a eu l'écho, dans la presse, à la télévision, au cinéma
du film produit par un collectif des 350 cinéastes Laissez les grandir ici
et de la sortie de la pétition qui porte le même titre.
C'est un renfort de la plus grande importance qui doit, selon nous, trouver
le relais le plus large possible auprès de toutes celles et de tous ceux qui
depuis des mois et des mois se sont lancés dans la défense des enfants
étrangers menacés de bannissement.
Si ce que certains appellent la question de l'immigration est abordée dans
la campagne, c'est principalement par la voix de Le Pen et de son émule
Sarkozy.  Les candidats qui se prononcent en faveur des sans papiers sont
des "petits" candidats dont l'accès aux médias est limité et qui, pour
certains, ne font pas de la question leur cheval de bataille. Quant à
François Bayrou et Ségolène Royal, ils font preuve sur la question d'une
discrétion remarquable se contentant, au mieux, de vagues généralités sur la
régularisation sur critères et au cas par cas.
Cela ne peut pas nous satisfaire.  L'initiative des cinéastes est destinée,
justement, à replacer la question des enfants de sans papiers et des sans
papiers en général dans la campagne, d'une façon honnête et positive.
Il faut que chacun des collectifs du réseau, chacun de ceux qui veut que les
choses avancent, s'en empare. Des DVD du film seront disponibles dès le
début de la semaine prochaine. La pétition est en ligne. Il faut que chacun
la signe, bien sûr, invite ses amis et tout son carnet d'abresse à en faire
autant.  Mais ce n'est pas assez. Il faut aussi que dans chaque école, dans
chaque établissement, sur chaque marché, devant chaque cinéma où le film est
projeté, des tables proposant la signature de la pétition soient dressées.
C'est par milliers, par dizaines de milliers que les signatures doivent
rentrer.
 
 
 
Pour se procurer le DVD :
educsansfrontieres@free.fr
ou par la poste Chèque
à l'ordre du RESF (10? port compris) à RESF, 8 impasse Crozatier 75012
PARIS.
Nous disposons d'autre part de quelques exemplaires du DVD de l'interview de
Shpresa RABA (10 ?) qui peuvent être commandés à la même adresse.
 

Echos dont on entend pas parler dans la campagne!

Mercredi 14 mars 2007
 
L'appel des enfants dont la France de Sarkozy ne veut pas!
 
L'APPEL
Nous sommes des enfants de « sans papiers ».
Un sans-papier, c'est quelqu'un qui n'a pas de carte de séjour même s'il est
en France depuis longtemps.
Comme beaucoup d'entre vous, nos parents sont venus d'ailleurs. Ils ont fui
la violence, la misère. Ils sont venus pour travailler et nous donner une
vie meilleure. Certains d'entre nous sont nés ici. Avec ou sans papiers la
France est notre pays.
On vit dans des hôtels meublés, des appartements, des chambres où on
s'entasse. Tous les jours on a peur. On a peur que nos parents soient
arrêtés par la police quand ils vont au travail, quand ils prennent le
métro. On a peur qu'on les mette en prison, que nos familles soient séparées
et qu'ils nous renvoient dans des pays qu'on ne connaît pas. On y pense tout
le temps. A l'école aussi. Est ce que c'est normal d'avoir peur quand on va
à l'école ?
L'été dernier nos parents et nous, on a eu l'espoir d'avoir enfin des
papiers. On a fait des dossiers, on a passé des jours et des nuits à faire
la queue devant des préfectures. On s'est inscrit dans des bureaux. On a cru
qu'on serait régularisés, que le cauchemar serait terminé. On remplissait
tous les critères, mais on nous a dit : non.
Nous sommes venus à visage découvert avec nos noms, nos adresses. Ceux qui
ont eu leurs papiers avaient le même dossier que nous. Et pourtant on nous a
dit : non. Arbitrairement.
Maintenant on est en danger et on doit se cacher. Pourquoi cette injustice ?
Nous ne voulons plus vivre dans la peur. Nous voulons que la France nous
adopte. Nous voulons être régularisés. Laissez nous grandir ici.
 

Des chardons plein les poches:l'appel au se cours des enfants sans papiers, qui veulent aller à l'école de la République!

Mercredi 14 mars 2007
 
Auu risque depasser pourun infame gauchiste, qui ne se rend pas compte de ce qu'il revendique,
je vous demande de lire attentivement cet appel des enfants de sans papiers, qui criagennt des reconduites à la frontière, qui ont la peur au ventre
et on ose nous parle d'identité nationale!
c'est cela, ce qu el'on leur propose en guise d'intégration républicaine,
la suspicion, et la stigmatisation!
France réveille toi, les sirènes de la honte vont bientôt te rejouer un remake, pas trés reluisant
il serait temps de commencer à dire non, et que tu refuses cette Eépublique, là
cette République, du soupçon, de la honte  et de l'exclusion!

15 mars 2007

Societatis:Témoignage d'un citoyen parisien!

Mercredi 14 mars 2007
 
Comme j'aimerais tellemetn que ce témoignage ne soit qu'affabulation, et pourtant les faits sotn apparemment bien rééls et non isolés
Sont ce des bavures de policiers zélés qui n'ont pas compris dans quel pays des Droits de l'Homme on vivait, où sont ce les conséquences de propos à l'emporte pièce et des effets de la cuture de résultats que l'on a imposé depuis cinq ans à la Police Nationale?
 
 
TEMOIGNAGE : RAFLE A PARIS
 
Alors que je buvais un café au troquet près de mon bureau, quartier La
Chapelle (Paris 18ème), en ce vendredi de février sur les coups de 11 heures
du matin, quel choc de voir débouler la police dans ce café : « Messieurs,
personne ne sort, contrôle d'identité ! ». Les policiers sont environ 4 en
uniforme et 5 en civil ; dans le café, nous devons être environ 10 plus le
patron et les 2 serveurs.
Je m'exécute et présente ma pièce d'identité. Des personnes voulant rentrer
se font rembarrer très sèchement.
Les contrôles ont lieu et 3 (ou 4) personnes sont menottées ! OUI !
MENOTTEES !!! Les personnes appréhendées demande des explications, disent
avoir leurs papiers chez eux. !! Entendu dans la bouche des policiers en
réponse aux questions : « c'est ça oui, tu vas nous expliquer tout ça au
poste » Entendu aussi : « tu en as combien toi ? » « moi, j'en ai un, là, et
toi ? ». C'est bien, ils font du « chiffre » !!!
Cette rafle, oui ! cette rafle aura duré 10 minutes.
S'ensuit une atmosphère de dégoût dans le café, les personnes n'en
reviennent pas, ils sont atterrés !
Entendu dans le café : « C'est Vichy ou quoi ? » - « Dans les quartiers
chics, ils font pareil ? » « Au moment de la guerre d'Algérie c'était pareil
».
Il est à noter que toutes les personnes « blanches » n'ont pas été
contrôlées !!! Etonnant non ? J'apprend par ailleurs que ce genre
d'opération est courant dans le quartier (Stalingrad et Marx Dormoy).
 
Voilà les faits !
 
Une analyse ? Mes sentiments ?
J'ai peur, j'ai honte ! Où allons-nous ? Sommes-nous encore dans un pays
démocratique et civilisé ?
Cela ne leur suffit pas d'arrêter les enfants dans les écoles, les personnes
sans-papiers faisant la queue à la soupe populaire. Maintenant, pour remplir
leurs quotas, ils s'en prennent aux gens au hasard dans les lieux publics !
 
Oui, j'ai peur, j'ai l'impression d'être en guerre.
Je me devais de témoigner.
Parlez-en autour de vous !
Dénoncez cette politique inhumaine !
 
Je ne m'aventurerai pas dans une analyse politique, les faits parlent
d'eux-mêmes, mais je peux vous assurer que je ferai ce qu'il m'est possible,
à mon modeste petit niveau, pour que le toujours ministre de l'intérieur et
candidat de la droite ne puisse continuer cette politique.
 
Paris, le 9 mars 2007
 
YB
Un citoyen parisien
 

Réflexions:L'identité Nationale bradée à Le Pen!

Mardi 13 mars 2007
 
Sarkozy à force de vouloir singer Le Pen va se prendre les pieds dans le tapis. Il voudrait revisiter tous les fondements de la République. Cet homme est trop pressé de refonder le pacte social, les valuers qui fondent notre République, comme la Laïcité et notre devise pour qu'il n'apparaissse pas comme dangereux. On le prenait pour Napoléon,mais finalement il est plus proche d'Adolphe Thiers, et je ne dis pas cela pour sa taille.
Il se veut un Président qui va exposer sa politique devant les assemblées, s'asseyant donc au passage sur nots principes de séparation des pouvoirs et des rôles et notre principe parlementaire
Il a déjà comme Minsitre de l'Intérieur et des Cultes iposés sous couvert de lutte contrele terrorisme l'édification du Culte Musulman, en donannt le pouvoir aux plus intégristes
Il a rétablit l'ordre dans les banlieues en novembre 2005 en s'appuyant sur les Frères Musulmans et l'UOIF, par l'alliance du Sabre et du Goupillon
 
Aujourd'hui pour reconcentrer le débat autour de lui, et déporter l'attention qui se pose trop durablement sur Bayrou, il annonce qu'élu il mettra en place un Ministère de l'Immigration, une première en France et de l'Identité Nationale.
L'adossement des deux notions laissent à penser que l'identité nationale est en  danger, et perméable aux assauts de l'immigration.
Le Pen doit jubiler, que dis-je être ne plein orgasme quand il entend cela. Ce n'est plus la lepenisation des esprits, là, c'ets carrément le FN qui se fait dépasser par sa droite. Marine Le Pen ne s'y est pas trompé et a interrogé un commentateur, "qu'auriez vous dit si nous l'avions proposé?"
Et bein, il y aurait une condamnation unanime ou presque, des jorunalistes, elle a raison. Mais là, comme c'ets Sarkozy, on fait mine de s'interroger, et on n'ose pas vraiment contre-attaguer. Même la réponse de Royal est légère. Certe c'ets ignoble, mais il faut dire pourquoi, il faut dire ce qu'est notre identité républicaine, natiaonale. Cette valeur de gauche, issue de la Révolution Française, est fondée sur l'esprit des lumières, sur la souveraineté natioanle
Cette idendité natioanle n'a rien du nationalisme, et il appartient aux socialsites, à toute la gauche de s'en emparer pour qu'elle en soit pas carricaturer. Mais nous nous devosn d'être offensifs, et nosu sommes simplement défensifs
Là, comme aur la la¨cité ce que je disais il ya quelques temps, nous nous devons d'être offensifs et de ne plus être sur le maintien del'acquis. Sinon, nous nous obligerons à défendre les acquis et à nous présenter devant les Français, comme les gardiens du temps, comme des conservateurs.
 
Nous devons combattre dette identité parce qu'elle est nauséabonde, parce qu'elle renvoie au nationalisme
Nous devons rappeler ce que sont pour nous les valeurs républicaines déclinées de manière conrète pour nos concitoyens aujourd'hui. Si peu se sentent blessés par de tels amalgames c'ets qu'ils ont l'impression que ces valeurs ne sont que des mots. En quoi les 100 propositions de Royal font vivre le pacte social, les vlauers qui fondent notre république.
En quoi comme le dit Chirac nous sommes à part, nous avons décidé il y aplus de deux siècles de prendre un chemin à part.
Nous sommes un vieux pays, de traditions, d'histoire, et de combats
Nous sommes porteurs d'une espérance, et de valeurs et nnous ne pouvons les brader juste pour qu'un joueur de poker autoritaire et asoifé de pouvoir parvienne à la magistrature suprème
Nous ne pouvons pas prendre ce risque.
 
A nous de nous mobiliser,si nous ne voulons pas que notre démocratie soit un peu plusmalade qu'aujourd'hui encore en stigmatisant encore un peu plus ceux de nos voisins, qui ne sont pas des concitoyens, pour le moment!

Des chardons plein les poches:Que tombent enfin les masques!

Mardi 13 mars 2007
 
Va t'on enfin cesser de vouloir nous faire prendre des vessies pour des lanternes,
et des hommes de droite pour des rebelles de gauches,
Des ultra libéraux communautariste atlantistes pour des Républicains,
et des Fachos pour des Démocrates.
 
Qu'ets ce que cette élection de faux semblants, où manier la confusion serait témoignage de modernité.
Quelle connerie! Les Français sont déboussolés, justement ils ont besoin de choix clairs,. Cela ne signifie enrien qu'ils doivent être carricaturaux, d'ailleurs. Ni que les propositions qui doivent être faites doivent ^nécessairement être les mêmes qu'il y a dix, vingt ou trente ans.
Mais il serait bon en terme de valeurs que l'on soit clair. Que la gauche ait un discours de gauche, et ose prononcer le mot. Il faut dire à Ségolène que les mots gauche et socialisme ne sont pas de s gros mots. On n'ets pas obligé d'aller se laver la bouche avec du savon parce que l'on a dit parlé d'utopie soicale de jsutice et de redistribution des richesses.
Certes il ne faut pas être sectaire, et des bopnnes idées de part et d'autre existe, et il ne faut pas faire l'économie de le dire, et même de s'"en inspirer. Pour autant, il est bon de donner des repères et de dire où l'on veut conduire le pays. Et il fort à parier que les trian, Sarkozy, Bayrou et Ségolène ne nous ménerons pas à la même destination, et que l'Eden promis ne ser aps le même pour les uns et pour les autres.
Il est temps que chacun ose dire ce qu'il veut vraiment et que l'on en débatte. Il est etmps que l'on sorte de l'incantation etdes postures.
 
L'election Présidentielle a ceci de ridicule c'ets quele président se fait élir sur un programme de gouvernement. Jospin, par le quinquennat et l'inversion duc alendrier qu'il a provoqué en 2001 n'a fait que renforcer cela, trop sur qu'il était de la force de son bilan et que cela lui assurerait un ascendant dur Chirac. Alors nous ne pouvons tant que nous ne réformons pas profondémment nos institutions assumer ce décalage stupide. et il est nécessaire que les candidats jouenet le jeu, puisque par ailleurs les Français sont cohérents et sauf à élir Bayrou, ils donneront au Président élu la majorité dont il a besoin. Je dis sauf pour Bayrou peut être et c'ets peut être une manière d'expliquer son succés, au delà des paris risqués que font certains, en vouant fair eperdre la candidate de leur camp, les Français veulent peut être garder les cartes un peu plus longtemps en main, en ne choisissant qu'au moment des législatives
C'est oeyt être ce qui se passera d'ailleurs si ils n'y voient pas clairs d'ici à l'elction,.
Ainsi ils verront, qui veut gouverner avec qui, et ils se positionneront sur un programme de gouvernement à ce moment là, et seulement à ce moment là.
 
Que les masques tombent et que Sarkozy assument son coté autoritaire
Que Ségolène assume son coté Blairiste
Que Bayrou assume d'être un représentant du christianisme social
et Le Pen, assume d'êter Le Pen.
Les elcteurs ne sont pas dupes, ni idiots, et le jour ju vote, ils risquent une nouvelle fois de vouloir renverser la table si les propositions de choix qui leurs sont faites ne leur permettent pas de peser sur les orientatiosn du pays de manière claire
Cela serait d'autant pus dommage,q u'un changement de génératione st devant nous, alors il faut rendre le pouvoir de choisir aux Français
Sinon, les Français peuple insoumis, vont se mettre en colère!
 

Societatis:de l'immigration à l'identité nationale!

Mardi 13 mars 2007
 
Le ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale de Nicolas Sarkozy fait bondir la classe politique
 
AP | 09.03.2007 | 12:51
 
La proposition de Nicolas Sarkozy de créer un ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale a été vivement critiqué vendredi par la droite comme
la gauche, tout comme le vote d'une nouvelle loi sur le sujet.
 
Le Premier secrétaire du PS François Hollande a déploré que le candidat de l'UMP "soit dans un flirt poussé avec les thèses du Front national". "C'est un
constat d'échec" pour François Hollande qui a rappelé sur France-Info que Nicolas Sarkozy, "ministre de l'Intérieur depuis cinq ans, a fait voter deux
lois sur l'immigration et maintenant dans la campagne présidentielle, tout à trac, il nous annonce une nouvelle loi, un nouveau ministère".
 
Pour le candidat UDF à la présidentielle François Bayrou, "une frontière a été franchie" avec cette proposition. "Depuis combien de temps un responsable
politique, dans notre pays, n'a pas dit 'je vais créer un ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale': qu'on ait un ministère pourquoi pas?
Mais enfermer dans la même phrase immigration et identité nationale, je ne sais pas ce que vous voyez ce que cela cherche à évoquer", a-t-il analysé sur
Europe-1.
 
"Puisque Simone Veil s'est prononcée hier pour Nicolas Sarkozy, je demande à Simone Veil, dont je connais les convictions et l'histoire, si elle est prête
à apporter son soutien et sa caution à un ministère 'de l'Immigration et de l'Identité nationale'", a lancé François Bayrou. "La Simone Veil que j'ai connue
et respectée, je suis sûr qu'elle ne peut pas accepter cette approche".
 
Quant au candidat "gaulliste et républicain" à la présidentielle, issu de l'UMP, Nicolas Dupont-Aignan, il a déploré qu'"on prenne les Français pr des imbéciles
à longueur de journée".
 
"C'est quand même surréaliste que le ministre de l'Intérieur qui a été cinq ans au pouvoir, qui nous a fait voter je ne sais combien de lois, propose maintenant
un ministère", a-t-il lancé sur LCI.
 
Le président de "Debout la République" s'est demandé si "un jour on va boucher les trous du bateau où il y a l'eau qui rentre, au lieu d'écoper en amusant
la galerie". Et de préconiser "la suspension du regroupement familial qu'il faut oser accomplir". AP

Echos de campagne:Sarko se battra pour que Le Pen ait ses signatures

Mardi 13 mars 2007
 
Sarko, dont les sondages ne mettent pas à l'abri d'un accident de parcours, comp)te tenu des excellents sondages de Bayrou, fait des appels du pied, de moins en moins masqués à l'électorat du Front National.
Mais comme si cela ne suffisait pas, il fait du pied à JMLP. Aprés les menaces à peine voilées de Marine Le Pen et de son père au fait que leurs electeurs pourraient dès le premier tour se venger de la non présence de leur leader à la compétition présidenteille, le patron de l'UMP, encore Ministre de l'Intérieur a fait un appelle solennel, aux élus pour qu'ils parrainent le facteur et leborgne.
Oui, il fallait enrober cette ultime manipulation de démocratisme, dire que ces courants de pensées devaient être présents pour que la lippule soit moins visible.
Comment voulez vous que quelqu'un qui était au second tour del'élection présidenteille en 2002, ne puisse se présenter...
Foutaise, si il avait été tant soucieux que les courantgs d'idées puissent tous être présents, il eut fallu changer les règles du jeu, il y a déjà bein longtemps.
Là, il cède au chantage, de peur de ne pas être au second tour,e t de peur surtout de ne pas bénéficier de report, du Front comem Chirac dut le subir lors des élections précédentes. Il est peu probable que Sarko ait à subir un appel du leader du front comme quoi il fallait tout faire pour le faire battre. Une fois de plus, Sarkozy montre son vrai visage, mais les commentateurs ne lui renvoient pas cette image.
C'ets un peu comme la sorcière dans Blanche Neige, qui demande tous les matins à son miroir si elle est la plus belle, et le miroir de dire toujorus oui
Les journalistes avec Sarko c'ets un peu la même chose, sauf que eux, même quand ils ont la réalité en ligne de mire, n'ose pas le lui dire, alors ainsi Blanche Neige ne craint pas les foudres dela sorcière, c'ets peut être cela le pari, mais il est plus que risqué. il est plus à parier que c'ets juste par lacheté que l'on ne dit pas à Sarko, qu'il est de moins en moins républicain, que ce n'ets plus le seul candidat de droite crédible à pouvoir être élu
 et que finalement compte tenu de sa dérive, où il y a aussi plus facho que lui, on pense qu'il n'apporte pasd grand chose, ni au débat démocratique, ni au réglement des dysfonctionnements de notre société.

Revue de presse:Une déclaration d'amour au moment de partir!

Lundi 12 mars 2007
 
Une déclaration d'amour au moment de partir, par Dominique Dhombres
 
LE MONDE | 12.03.07 | 14h17
 
Alors, émus ? C'était le but, évidemment. Il ne pouvait pas y avoir de surprise sur le fond. Restait la manière. Et, dans ce domaine, le coup de la déclaration
d'amour, c'est très fort. C'est sans risque aussi. Dans la vie réelle, la personne à laquelle s'adresse une déclaration de ce genre peut fort bien répondre
par la négative. Face à la caméra, Jacques Chirac ne s'exposait aucunement à un tel danger. Et pourtant, la démarche elle-même est pour le moins inhabituelle.
 
"Pas un instant, vous n'avez cessé d'habiter mon coeur et mon esprit. Pas une minute, je n'ai cessé d'agir pour servir cette France magnifique, cette France
que j'aime autant que je vous aime", a-t-il dit. La distinction, voire l'opposition, entre la France (éternelle) et les Français (changeants) était une
fleur de rhétorique chère au général de Gaulle. On remarquera que, cette fois, ils sont sur le même plan. Le tout était annoncé par un mouvement de mâchoire
et un chat dans la gorge fort opportun.
 
L'émotion, comme on sait, est contagieuse. Cet homme-là nous aime donc et nous le fait savoir au moment de prendre congé. Il n'a pas cessé un instant de
penser à nous. Pas un instant, vraiment ? Il y aurait de la mesquinerie à accueillir cette déclaration par de la moquerie. C'était le but aussi, d'ailleurs.
Ségolène Royal a parlé de "dignité". François Bayrou a "tiré son chapeau" à l'intéressé. Le départ à la retraite a ceci de commun avec le trépas qu'il
exclut tout propos négatif. Des morts, comme on sait, on ne dit jamais que du bien. Alors, pensez, si le futur retraité annonce au personnel de l'entreprise
rassemblé pour l'occasion qu'il les aime tous ! A 74 ans ! On admirera l'habileté du procédé. Même l'esprit le plus chagrin se gardera, ce jour-là, de
dénigrer le sortant.
 
Seul Jean-Marie Le Pen a trouvé le moyen de dire que Jacques Chirac avait été le plus mauvais président de toute l'histoire de France. Même George Bush,
auquel la déclaration d'amour n'était pourtant pas adressée, a salué l'événement en termes choisis. Il était cependant visé, d'une certaine façon, par
la dénonciation du "choc des civilisations" à laquelle s'est livré le président français. Nicolas Sarkozy, peut-être ciblé, lui aussi, comme un des tenants
de l'"extrémisme", a choisi prudemment de ne rien dire. L'événement était attendu, et tout l'art de l'orateur a consisté à le rendre singulier et intéressant.
 
Un mystère demeure : comment a-t-on fait pour donner de légères ondulations au drapeau français qui occupait quasiment la totalité de l'écran derrière le
président ? Ce détail montre que rien n'a été laissé au hasard. Cette déclaration d'amour finale était tout sauf improvisée.
 
Dominique Dhombres

Echos de campagne:la nostalgie de l'aprés Chirac a déjà commencé

Lundi 12 mars 2007
 
PARIS (Reuters) - Dominique de Villepin a assuré qu'il savait "depuis toujours" que Jacques Chirac ne briguerait pas un troisième mandat et a rendu un hommage
ému à un "homme juste" qui lui "manque déjà".
 
"J'allais dire depuis toujours", a déclaré le Premier ministre sur Europe 1 à la question de savoir depuis quand il connaissait la décision du chef de l'Etat,
annoncée dimanche.
 
"Je sais que Jacques Chirac est un homme juste. C'est un homme qui sait la décision juste. Je savais que le choix qui était le sien ce serait de partir
dans la force de son action, dans la force de son engagement", a-t-il ajouté.
 
Jacques Chirac a annoncé dans une allocution radio-télévisée qu'après douze années passées à l'Elysée il ne solliciterait pas un nouveau mandat, une décision
qui était généralement attendue.
 
Dominique de Villepin, qui fut secrétaire général de la présidence de la République à partir de 1995 lors du septennat de Jacques Chirac, a souligné qu'il
savait que le chef de l'Etat "saurait passer le témoin au bon moment (...) ne ferait pas le mandat de trop".
 
"C'est un homme pragmatique, c'est un homme qui a toujours eu à coeur de tirer les leçons et en permanence de faire mieux. Une des caractéristiques de Jacques
Chirac, c'est son humilité. ce n'est pas quelqu'un qui est vaniteux. C'est quelqu'un qui en permanence tire les leçons. Il le fait pour lui-même, il le
fait pour la France", a déclaré le chef du gouvernement.
 
"IL ME MANQUE"
 
"C'est un homme que j'aime profondément, pour lequel j'ai beaucoup d'affection", a-t-il ajouté en disant avoir accueilli la décision de Jacques Chirac avec
"beaucoup d'émotion".
 
"On peut dire à quelqu'un qu'on aime à 20 ans : je t'aime. Pour le dire à la fin d'une longue carrière d'homme politique qui a toujours choisi l'action,
pour pouvoir le dire comme il l'a fait hier aux Français : 'je vous aime, France je vous aime', il faut beaucoup d'années, beaucoup de souffrances, beaucoup
de sacrifices, beaucoup d'ascèse", a déclaré l'ancien ministre des Affaires étrangères.
 
Apparemment très ému, selon Jean-Pierre Elkabbach, le président d'Europe 1, qui l'interrogeait, Dominique de Villepin a souligné la "chaleur" de Jacques
Chirac.
 
"Il me manque déjà, il me manque tous les jours (...) C'est un homme dont la chaleur, dont l'amitié sont très fortes", a déclaré le Premier ministre.
 
Il a rappelé qu'il avait rencontré Jacques Chirac pour la première fois en 1980, alors qu'il était jeune diplomate.
 
"J'avais choisi de contribuer à la réflexion de Jacques Chirac. Je me suis retrouvé un jour propulsé dans son bureau en tête-à-tête", a raconté le Premier
ministre.
 
"Je lui avais répondu de façon très, très peu diplomatique, comme je sais le faire parfois, c'est-à-dire de façon assez brutale", a-t-il poursuivi. "Jacques
Chirac, à ma surprise, m'a dit : 'Merci, vous savez en politique, ce dont on a le plus besoin c'est de gens qui vous disent ce qu'ils pensent et qui vous
le disent clairement.' Et il a ajouté : un jour Dominique de Villepin, nous travaillerons ensemble."

Societatis:Le Chomage reste stable, même sans les statistiques de l'INSEE

Lundi 12 mars 2007
 
Taux de chômage stable en 2006 à 9,8%
 
NOUVELOBS.COM | 09.03.2007 | 09:41
 
L'Insee, qui publie ce chiffre de l'enquête emploi, dit douter de sa fiabilité et souhaitait le rendre public après la présidentielle. Selon le gouvernement,
le taux de chômage serait en effet en baisse en 2006, à 8,6%.
 
Usine Le Creuset, à Fresnoy le Grand (Reuters)
 
Usine Le Creuset, à Fresnoy le Grand (Reuters)
 
Le taux de chômage en moyenne annuelle serait resté stable, selon des chiffres rendus publics jeudi 8 mars par l'Insee qui, s'interrogeant sur leur fiabilité
avait décidé d'en reporter la publication détaillée et provoqué une polémique sur les chiffres de l'emploi.
 
Le taux de chômage en moyenne annuelle serait resté stable à 9,8% de la population active l'année dernière comme en 2005, selon des données de l'Enquête
emploi 2006 que l'Insee a dévoilé dans des documents présenté lors d'une réunion du Conseil national de l'Information statistique (CNIS).
 
Cette Enquête emploi effectuée par sondage et destinée à apprécier la situation des personnes en âge de travailler sur le marché du travail est utilisée
chaque année pour recaler au mois de mars les estimations mensuelles du taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) de l'année antérieure
effectuées sur la base des chiffres de l'ANPE.
 
Ces estimations faisaient apparaître une nette baisse du taux de chômage qui serait passé de 9,6% de la population active en décembre 2005 à 8,6% en décembre
2006, (soit 270.000 demandeurs d'emplois en moins). En moyenne annuelle ce taux de chômage estimé serait revenu de 9,9% en 2005 à 9,1% en 2006.
 
Dans le même temps, les glissements annuels entre la quatrième trimestre 2005 et le quatrième 2006 faisaient apparaître une baisse de 0,6 point du taux
de chômage selon l'Enquête emploi, le recul étant d'un point selon les estimations au sens du BIT, relève l'Insee.
 
Marge d'erreur
 
Devant l'importance des décalages et les incohérences entre ces chiffres, l'Insee a souligné les difficultés soulevées par l'Enquête emploi pour motiver
sa décision du 16 janvier d'en reporter la publication à l'automne.
 
La polémique soulevée par cette initiative avait conduit l'institut à s'engager à s'expliquer devant le CNIS.
 
"Comme toute enquête par sondage, les résultats de l'Enquête emploi sont affectés d'une imprécision liée à la taille de l'échantillon", note l'institut
de conjoncture dans un communiqué. La marge d'erreur est ainsi de plus ou moins 0,42% (soit plus ou moins 120.000 personnes) pour les résultats trimestriels
et de plus ou moins 0,32% (soit plus ou moins 90.000 personnes) pour les résultats annuels.
 
L'Insee a également mis en avant la baisse des taux de réponse à l'Enquête emploi 2006, notamment dans certaines régions comme l'Ile de France.
 
L'Insee s'est engagé à définir d'ici la fin de cette année un plan d'action pour sécuriser et stabiliser le dispositif de mesure de chômage au sens du BIT.
 
Parallèlement, une enquête spécifique auprès des non-répondants doit permettre de fiabiliser l'Enquête emploi.
 
Estimations provisoires
 
En attendant, les statistiques mensuelles du chômage au sens du BIT resteront provisoires jusqu'à l'automne, à précisé l'Insee.
 
Représenté à la réunion du CNIS, le collectif ACDC (Autres Chiffres du Chômage) qui critique l'approche statistique du chômage par l'Insee, n'a pas caché
son sceptiscisme sur les arguments avancés pour justifier le report de la publication de l'Enquête emploi 2006. Il a notamment souligné que sur l'ensemble
de l'année les taux de réponse n'étaient pas sensiblement inférieurs à ceux des années antérieures.
 
Le collectif ACDC a aussi plaidé une nouvelle fois pour une mesure du chômage qui ne se réduise pas au seul indicateur du taux mensuel de chômage au sens
du BIT mais prenne en compte le phénomène dans toutes ses dimensions.

Echos de campagne:Chirac ou la desillusion d'une espérance

ELYSÉE Le président devait annoncer ses intentions pour l'élection, dimanche 11 mars, à 20 heures
 
Après 40 ans de vie politique, M. Chirac ne briguera pas un troisième mandat
 
LE MONDE | 10.03.07 | 12h56  *  Mis à jour le 10.03.07 | 13h34
 
Comment est-il ? "Serein." Dimanche 11 mars, presque quarante ans, jour pour jour, après sa première élection comme député de la Corrèze, le 12 mars 1967,
Jacques Chirac prononcera une allocution télévisée à 20 heures pour annoncer aux Français ses intentions quant à l'élection présidentielle. A 74 ans, après
avoir été ministre ou premier ministre de ses quatre prédécesseurs, de De Gaulle à Mitterrand, le chef de l'Etat ne briguera pas un troisième mandat.
 
Il est le premier des présidents de la Ve République qui peut avoir laissé planer un doute, même mince, sur une nouvelle candidature après douze années
de pouvoir. De Gaulle avait annoncé qu'il partirait s'il perdait le référendum de 1969. Georges Pompidou était mort avant la fin de son septennat. Valéry
Giscard d'Estaing s'était représenté à l'issue du sien, mais n'avait pas été réélu. Quant à François Mitterrand, malade depuis longtemps, il était évident
pour chacun qu'il ne se soumettrait plus, en 1995, au suffrage des Français. M. Chirac est aussi le premier chef d'Etat qui a inauguré le quinquennat.
 
L'hypothèse d'une cinquième candidature, constamment agitée, était peu plausible depuis l'échec au référendum en mai 2005. D'autant que ce désaveu avait
été suivi de l'accident cérébral du président, du mouvement des banlieues, puis de celui du contrat première embauche (CPE) quelques mois plus tard. Depuis
plusieurs semaines, les instituts de sondage ne testaient plus les chances présidentielles de M. Chirac. Du moins officiellement.
 
C'est en tout cas une longue histoire avec la France et les Français à laquelle M. Chirac peut se référer, en s'adressant à eux, juste avant le film du
dimanche soir. Il a, insistent ses conseillers, travaillé lui-même sur cette intervention très personnelle. Que faire d'autre que de parler de la France
? ou de la place du pays, dans un monde bousculé par la mondialisation ? Une autre manière de donner un sens à ses deux mandats, dont le premier fut amputé
par cinq ans de cohabitation.
 
M. Chirac, qui s'était arrangé pour faire savoir que, jusque-là, il ne trouvait pas la campagne d'un bon niveau, a eu quelques mots plus amènes sur le débat
européen dans la présidentielle française, lors de son dernier conseil à 27, à Bruxelles. "Il se bat depuis longtemps sur des thèmes qui sont ceux du XXIe
siècle", font aussi observer ses proches : le monde multipolaire, l'évitement du choc des civilisations, l'urgence écologique, le partage Nord-Sud, l'avance
technologique... Nul doute que le président a été tenté de les porter encore une fois, lui-même, dans la campagne.
 
Il a aussi observé avec beaucoup d'attention la campagne de Nicolas Sarkozy et parlé régulièrement avec le candidat de l'UMP, avec qui il a entretenu, pendant
ces cinq années, des relations tourmentées. En matière de politique étrangère, domaine de prédilection du président, "tout était très orthodoxe", relève
un conseiller. "Sur la Russie, la Turquie, ou l'Afrique, Nicolas Sarkozy continue d'exprimer ses différences, mais pour le reste, il est devenu très chiraquien",
ajoute-t-il.
 
Son intervention sur l'identité nationale et la création d'un ministère de l'immigration, en revanche, n'ont logiquement pu que déplaire à un chef d'Etat
qui s'est battu pendant cinq ans sur les valeurs de la République. Il est aussi exclu que M. Chirac mélange les genres, dimanche soir, en se prononçant
d'une manière ou d'une autre pour le candidat de la droite. "Chirac est beaucoup plus un problème pour Sarkozy que Sarkozy n'est un problème pour Chirac
!", tranche un conseiller du président.
 
Alors que l'on observe avec beaucoup d'attention, et même une certaine délectation, à l'Elysée, la percée de François Bayrou, le président de l'UDF a tenu,
vendredi, à rendre hommage à M. Chirac pour son action internationale. "Il n'a pas craint, lorsqu'il le fallait, au moment de la guerre en Irak, de mettre
la France au premier rang de la défense de nos principes", a-t-il déclaré lors d'un meeting à Perpignan. "Je l'ai soutenu envers et contre tout le monde
(en 2003)", a ajouté M. Bayrou. L'ancien premier ministre socialiste Laurent Fabius a jugé, lui, que ces douze ans auront été "une présidence du temps
perdu."
 
Béatrice Gurrey

Réflexions:Ce que l'on peut retenir de Chirac

Ce que les Français en retiendront, "je n'en sais rien", reconnaît le président à Pierre Péan, auteur d'un "Inconnu de l'Elysée" sorti mi-février.
 
"Ce que je souhaiterais qu'ils retiennent, c'est que, contrairement aux apparences qu'elle donne à certains moments et pour certains aspects de son histoire,
la France est un pays - s'efforce d'être un pays - de tolérance", confie le chef de l'Etat.
 
Sous sa houlette, le service militaire obligatoire disparaît début 1997 et le quinquennat est institué en 2000. C'est aussi sous son autorité que sont votées
les lois réformant les régimes de retraite et l'assurance-maladie, puis l'interdiction à l'école des signes ostensibles d'appartenance à une religion.
 
Sa présidence consacre également l'interdiction de la cigarette dans les lieux publics, instituée le 1er février dernier. Son deuxième mandat avait été
placé sous le signe de "grands chantiers" comme la lutte contre le cancer, l'aide aux handicapés et la sécurité routière.
 
Mais c'est dans le domaine économique et social que les fruits peinent à être récoltés, les économistes évoquant au mieux un "bilan contrasté" des années
Chirac.
 
Elu en 1995 sur le thème de la "fracture sociale", Jacques Chirac est reconduit à la tête de l'Etat sept ans plus tard après l'élimination surprise de son
adversaire de gauche, Lionel Jospin, au profit de celui du Front national, Jean-Marie Le Pen, au terme d'une campagne dominée par les questions de sécurité.
 
Réélu avec plus de 82% des voix, il assiste impuissant à la remontée du chômage en 2002 et 2003 et tente de contrer la montée du communautarisme. Combinés,
les deux facteurs débouchent sur les violences de l'automne 2005 dans les quartiers difficiles.
 
Douze années après son accession à la magistrature suprême, on compte toujours plus de deux millions de sans-emploi en France et la baisse amorcée en 2004
s'accompagne d'une hausse du nombre de RMIstes.
 
Alors qu'il prônait la "remise en ordre des finances publiques" - "un point obligé" - la dette française est passée de 496 milliards d'euros en 1995 à plus
de 1.100 milliards.
 
Il avait fait de la baisse de 30% de l'impôt sur le revenu l'une de ses principales promesses de campagne en 2002. Selon le ministre du Budget Jean-François
Copé, les impôts auront finalement baissé d'environ 20% en moyenne entre 2002 et 2007.
 
FRANCOPHONIE ET ECOLOGIE
 
Au chapitre international, les choses avaient mal commencé pour Jacques Chirac.
 
Un mois après son élection, il se met le monde à dos en décidant la reprise des essais nucléaires dans le Pacifique, en pleine commémoration du cinquantenaire
d'Hiroshima. Il y mettra un point final en janvier suivant.
 
Le chef de l'Etat endosse par la suite tous les atours du militant écologiste, sa croisade culminant en septembre 2002 avec son appel de Johannesbourg.
"Notre maison brûle et nous regardons ailleurs", avait-il tancé ses homologues.
 
Il n'a de cesse de mettre en garde une humanité qui "danse sur un volcan", fustigeant les pays n'ayant pas signé le protocole de Kyoto, militant pour la
création d'une Organisation des Nations unies pour l'Environnement et prônant le développement du Sud.
 
Défenseur de la francophonie, avocat de l'Afrique - où il s'est rendu quasiment chaque année -, Jacques Chirac s'est aussi posé en chantre du multilatéralisme,
tenant tête à des Américains qui l'agacent "à toujours vouloir imposer leur point de vue", avoue-t-il à Pierre Péan.
 
En septembre 2001, il est le premier chef d'Etat étranger à se rendre aux Etats-Unis après les attentats de New York et Washington. Dix-huit mois plus tard,
contre l'avis de nombreux partenaires européens, il prend la tête des opposants à l'intervention américaine en Irak, ce qui s'avérera l'une de ses décisions
les plus visionnaires.
 
"J'ai répété 36 fois à (George) Bush qu'il commettait une erreur monumentale", dit-il à propos du chef de la Maison blanche, aujourd'hui contraint de faire
machine arrière dans un conflit qui a coûté la vie à plus de 3.000 Américains.
 
"MOUTON NOIR"
 
Mais pour ses détracteurs, le deuxième mandat de Jacques Chirac a pris fin le 29 mai 2005, jour du référendum sur la Constitution européenne en France.
 
Si elle dit "non", la France sera le "mouton noir" de l'Europe, avait prévenu le président lors d'une émission télévisée quelques semaines avant une consultation
qu'il avait lui-même voulue. Le traité constitutionnel, fruit de longues années de négociations à 25, est pourtant repoussé par plus de 54% des Français,
plongeant l'Europe dans un marasme dont elle tarde à sortir.
 
Vendredi à Bruxelles, lors de son probable dernier Conseil européen, il a esquissé un mea culpa. "Je suis désolé de, peut-être, ne pas avoir fait tout ce
qu'il aurait fallu pour éviter ce qui a été une mauvaise chose pour l'Europe et pour la France", a-t-il déclaré devant la presse.
 
L'échec du référendum européen traduit un manque d'intuition de l'Elysée à l'égard de l'opinion française et en rappelle un autre: celui de la dissolution
de 1997.
 
Conseillé par Dominique de Villepin, Jacques Chirac décide d'organiser de nouvelles législatives afin d'obtenir une majorité plus solide. Mauvais calcul:
la "gauche plurielle" l'emporte, marquant le début de cinq ans de cohabitation avec Lionel Jospin.
 
Dernier président à avoir fait l'expérience de la guerre, révulsé par l'antisémitisme - "C'est physique", dit-il -, Jacques Chirac multiplie les gestes
symboliques pour réconcilier les Français avec les pans sombres de leur histoire.
 
En juillet 1995 - il est à l'Elysée depuis deux mois - il est le premier chef d'Etat à dénoncer le rôle de Vichy dans la déportation des juifs pendant la
Deuxième Guerre mondiale. "Ce qui s'est passé avec les juifs pendant la guerre est impardonnable, et il y a un moment où il faut le dire", explique-t-il
simplement à Pierre Péan.
 
En janvier dernier, il préside à l'entrée des Justes au Panthéon, ces Français qui sauvèrent les juifs d'une mort quasi-certaine en déportation.
 
Pudique et secret sur sa vie privée, Jacques Chirac lève un coin de voile au cours de son second mandat en faisant partager son amour de l'art. Une passion
qui se traduira par la construction du musée des Arts premiers du quai Branly, vaste paquebot coloré signé Jean Nouvel surnommé dès sa naissance, en juin
2006, "musée Chirac".
Elizabeth Pineau

Portrait:Un Président qui nous aime!

Dimanche 11 mars 2007
 
Pour que vous puissiez la relire
et voir combien le Président nous aime
 
Voici le texte de la déclaration du chef de l'Etat communiqué par l'Elysée.
 
 Seul le prononcé fait foi
] Mes chers compatriotes de métropole,
d'outre-mer, de l'étranger,
 
Ce soir, c'est avec au cœur l'amour et la fierté de la France que je me présente devant vous.
 
La France est une Nation ardente et indépendante. La France, c'est une Nation engagée pour la justice et pour la paix. C'est une voix qui s'élève au-dessus
des intérêts particuliers.
 
La France, mes chers compatriotes, je l'aime passionnément. J'ai mis tout mon cœur, toute mon énergie, toute ma force, à son service, à votre service. Servir
la France, servir la paix, c'est l'engagement de toute ma vie.
 
J'aurais voulu, bien sûr, bousculer davantage les conservatismes et les égoïsmes, pour répondre plus vite aux difficultés que connaissent certains d'entre
vous. Mais je suis fier du travail que nous avons accompli ensemble. Fier d'avoir restauré avec vous des valeurs républicaines essentielles, comme le principe
de laïcité. Fier d'avoir conduit des réformes importantes, pour garantir nos retraites ou mieux aider les personnes âgées dépendantes et les personnes
handicapées. Fier d'avoir combattu sans relâche l'insécurité et fait reculer la délinquance. Fier de voir les Françaises et les Français engagés sur les
chemins de l'innovation et de l'avenir. Fier surtout d'avoir montré que, contre le chômage, il n'y avait pas de fatalité. Même s'il faut aller beaucoup
plus loin, le chômage est au plus bas depuis un quart de siècle. La France tient son rang. La France affirme sa place dans le monde.
 
Tout cela, c'est grâce à vous, grâce à votre talent, grâce à votre créativité. Grâce aussi, et je le mesure bien, aux efforts considérables que vous avez
consentis.
 
Mes chers compatriotes,
Au terme du mandat que vous m'avez confié, le moment sera venu pour moi de vous servir autrement. Je ne solliciterai pas vos suffrages pour un nouveau mandat.
D'une manière différente, mais avec un enthousiasme intact et la même passion d'agir pour vous, je continuerai à mener les combats qui sont les nôtres,
les combats de toute ma vie, pour la justice, pour le progrès, pour la paix, pour la grandeur de la France.
 
S'agissant des échéances électorales, j'aurai l'occasion d'exprimer mes choix personnels. Mais ce soir, et au nom de la confiance que vous m'avez témoignée,
je voudrais vous adresser plusieurs messages.
 
D'abord, ne composez jamais avec l'extrémisme, le racisme, l'antisémitisme ou le rejet de l'autre. Dans notre histoire, l'extrémisme a déjà failli nous
conduire à l'abîme. C'est un poison. Il divise. Il pervertit, il détruit. Tout dans l'âme de la France dit non à l'extrémisme.
 
Le vrai combat de la France, le beau combat de la France, c'est celui de l'unité, c'est celui de la cohésion. Oui, nos valeurs ont un sens ! Oui, la France
est riche de sa diversité ! Oui, l'honneur de la politique, c'est d'agir d'abord pour l'égalité des chances ! C'est de permettre à chacun, à chaque jeune,
d'avoir sa chance. Ce combat, malgré tous les obstacles, et même si je mesure le chemin qui reste à parcourir, il est désormais bien engagé. Il doit nous
unir dans la durée. C'est l'une des clés de notre avenir.
 
Mon deuxième message, c'est que vous devez toujours croire en vous et en la France. Nous avons tant d'atouts. Nous ne devons pas craindre les évolutions
du monde. Ce nouveau monde, il faut le prendre à bras-le-corps. Il faut continuer à y imprimer notre marque. Et il faut le faire sans jamais brader notre
modèle français. Ce modèle, il nous ressemble. Et surtout il est profondément adapté au monde d'aujourd'hui, si nous savons le moderniser en permanence.
 
Nous devons poursuivre résolument dans la voie de la réforme, en faisant toujours le choix du travail, de l'innovation et de l'esprit d'entreprise.
Mon troisième message c'est l'Europe.
 
Lors du référendum, vous avez exprimé vos doutes, vos inquiétudes, vos attentes. Il est vital de poursuivre la construction européenne. Les nationalismes
qui ont fait tant de mal à notre continent peuvent renaître à tout moment. Et ce n'est pas seuls que nous ferons face aux bouleversements économiques du
monde. La France doit affirmer l'exigence d'une Europe puissance. D'une Europe politique. D'une Europe qui garantisse notre modèle social. C'est notre
avenir qui est en jeu. Portons toujours cet idéal et cette volonté.
 
Mon quatrième message, c'est que la France n'est pas un pays comme les autres. Elle a des responsabilités particulières, héritées de son histoire et des
valeurs universelles qu'elle a contribué à forger. Ainsi, face au risque d'un choc des civilisations, face à la montée des extrémismes notamment religieux,
la France doit défendre la tolérance, le dialogue et le respect entre les hommes et entre les cultures. L'enjeu : c'est la paix, c'est la sécurité du monde.
 
De même, il serait immoral et dangereux de laisser, sous l'effet d'un libéralisme sans frein, se creuser le fossé entre une partie du monde de plus en plus
riche et des milliards d'hommes, de femmes et d'enfants abandonnés à la misère et au désespoir. Le devoir de la France, c'est de peser de tout son poids
pour que l'économie mondiale intègre la nécessité du développement pour tous.
 
Enfin, il y a la révolution écologique qui s'engage. Si nous ne parvenons pas à concilier les besoins de croissance de l'humanité et la souffrance d'une
planète à bout de souffle, nous courons à la catastrophe. C'est une révolution dans nos esprits tout autant qu'à l'échelle mondiale qu'il faut mener. Pour
concevoir un nouveau mode de relation avec la nature et inventer une autre croissance. Avec sa recherche, avec ses entreprises, avec son agriculture, avec
l'avance qu'elle a prise dans le nucléaire et les choix résolus qu'elle a faits dans les énergies renouvelables, la France a tous les atouts pour relever
ce défi majeur du XXIe siècle.
 
Mes chers compatriotes,
Vous l'imaginez, c'est avec beaucoup d'émotion que je m'adresse à vous ce soir. Pas un instant, vous n'avez cessé d'habiter mon cœur et mon esprit. Pas
une minute, je n'ai cessé d'agir pour servir cette France magnifique. Cette France que j'aime autant que je vous aime. Cette France riche de sa jeunesse,
forte de son histoire, de sa diversité, assoiffée de justice et d'envie d'agir. Cette France qui, croyez-moi, n'a pas fini d'étonner le monde.
 
Vive la République ! Vive la France !
 
Jacques Chirac

Echos de campagne:Les angoisses d'un favori

Article du nouvel obs
 
On va gagner malgré tout »
Sarkozy : Les angoisses du favori
Il était parti en fanfare. Il découvre une campagne molle qui ne ressemble pas à la grande bataille attendue. Sarko le combattant a laissé la place à Nicolas
le bien-pensant. Et voilà comment le doute s'est insinué jusqu'au coeur de la machine UMP
 
Nerveux, très nerveux, Nicolas Sarkozy ce jour-là. Invité de RTL le 21 février pour l'interview du matin, le candidat de l'UMP n'a pas du tout goûté la
dernière question «taquine» de Jean-Michel Aphatie, et il ne le lui envoie pas dire. Pourquoi, lui avait demandé le journaliste de RTL (inspiré par une
remarque ironique de François Hollande), alors que vous citez sans arrêt Jaurès et Blum dans vos discours, n'y a-t-il à Neuilly aucune avenue ou rue qui
porte leur nom ? Pris de court, Sarkozy bredouille une réponse incompréhensible, précise qu'il n'est pas né à Neuilly... Question «idiote», lâche-t-il,
furieux, après l'émission, accusant Aphatie de sympathie socialiste... En arrivant dans le studio, le ministre de l'Intérieur, «irrité et véhément», avait
déjà attaqué Aphatie sur sa «sensibilité de gauche» et les dirigeants de RTL sur la mise à l'écart d'Alain Duhamel.
Depuis quelques semaines, Sarkozy oscille, dit un de ses partisans, entre euphorie et agressivité, parfois tempérées d'humour, comme la semaine dernière
: devant la commission exécutive de l'UMP, le candidat a exhorté ses troupes à «être modestes et [à] garder la tête froide». «Je vous le demande d'autant
plus, sourit-il, que je ne suis pas toujours un modèle de ce point de vue...» Après un démarrage en fanfare le 14 janvier sur un discours remarqué devant
le congrès de l'UMP, il est aujourd'hui, lui aussi après Ségolène Royal, confronté à un « trou d'air ». Chacun son tour. Sondages en baisse, ratés dans
la campagne. Et ce Bayrou qui monte, qui monte... Qu'est-ce qui ne tourne pas rond ?
 
cadre sans nom 1
fin du cadre sans nom 1
Tout a commencé par un péché de présomption il y a trois semaines. En voyage à l'île de la Réunion le 16 février, Sarkozy lance, un brin euphorique : «Cette
élection, je commence à bien la sentir.» Ironie du sort, rien ne va plus depuis. C'est le début d'une mauvaise passe qui exacerbe les rivalités des équipes
de campagne du candidat. A peine Sarkozy a-t-il fini de délivrer ce message d'autosatisfaction que Pierre Méhaignerie, secrétaire général de l'UMP et président
de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, lance un pavé dans la mare. «On peut espérer baisser d'un point d'ici à la fin de la législature»,
décrète-t-il à propos de la baisse de 4 points des prélèvements obligatoires annoncée par le candidat de l'UMP. Tout juste sortis d'une réunion d'ajustement
du programme économique présidée par François Fillon, Méhaignerie et deux autres élus « budgétaires » de l'équipe - Gilles Carrez et Alain Lambert - annoncent
dans la foulée une révision à la baisse de mesures comme l'allocation au premier enfant ou la diminution des droits de succession. Manière de signifier
que les propositions du candidat leur semblent irréalistes. Sarkozy a beau piquer une colère noire, le mal est fait.
Pour ajouter à la confusion, l'idée circule que le ministre de l'Intérieur aurait confié à un groupe d'experts le soin de réfléchir à la possibilité de
mettre en place une «police de quartier» ! Après avoir fustigé et supprimé la police de proximité chère aux socialistes, voilà que Sarkozy songerait à
la réhabiliter ! Un virage à 180° ! Et un désordre supplémentaire. L'information est aussitôt démentie avec la dernière énergie par la PlaceBeauvau. Info
ou intox ? Une aubaine en tout cas pour Ségolène Royal, qui ne rate pas l'occasion d'inciter Sarkozy, qui «est toujours ministre», à mettre en adéquation
ses paroles et ses actes.
Sérieux retard à l'allumage ensuite sur Airbus. Dans un premier temps, Sarkozy explique que « les Etats » ne sont pas « les actionnaires les plus avisés
». Changement de ton lundi dernier : « Le rôle de l'Etat est essentiel. » Mais entre-temps Ségolène Royal a donné le la.
Enfin, Sarkozy, qui a maintes fois annoncé son retour sur la dalle d'Argenteuil, où il avait parlé de «racaille», semble rencontrer quelques difficultés.
«Il n'a pas vocation à foncer tête baissée dans tous les pièges qui lui sont tendus», a expliqué la semaine dernière Claude Guéant, son directeur de campagne.
«Mais il retournera en banlieue, ça, c'est une certitude.» Sans doute. Mais quand ? Pour le moment, aucune date n'est fixée.
Quoi encore ? Quelques bourdes. Comme Ségolène Royal, Sarkozy s'emmêle parfois aussi les pinceaux. Sur TF1, lors de l'émission « J'ai une question à vous
poser », il affirme que la France compte 50% de smicards (alors qu'il y en a moins de 20%). Sur RMC, il évalue à quatre le nombre de sous-marins nucléaires
d'attaque (alors qu'il y en a cinq), puis il parle d'«ethnie» (et non de religion) pour qualifier les chiites ou les sunnites...
Pendant ce temps, François Bayrou ne cesse de grimper. Comment endiguer le phénomène ? Comment l'attaquer ? «Difficile, reconnaît François Fillon, responsable
du projet et patron de l'équipe politique du candidat. Il ne faut pas le cogner pour ne pas lui donner trop d'importance et lui permettre de jouer les
victimes. Dans la mesure où Sarkozy cherche à rassembler une majorité de Français, on ne peut pas non plus taper sur sa thématique du consensus. Mais on
ne peut pas le laisser dire n'importe quoi.»
Conclusion : il faut «décortiquer» le programme de Bayrou et dénoncer ses «escroqueries» comme le référendum sur les régimes spéciaux, qui aboutirait à
«dresser l'ensemble des Français contre une seule catégorie», ou encore la suppression ou les allègements de charges des entreprises sur les bas salaires
proposés par le président de l'UDF. Mais encore ? Souligner le danger que représenterait ce « grand centre » de gouvernement souhaité par Bayrou, car «la
seule alternative en cas d'échec serait le recours aux extrêmes»...
 
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La vérité, c'est que la progression de Bayrou dans les sondages est un symptôme. Symptôme à la fois du malaise dans l'électorat de droite et du passage
à vide de la campagne Sarkozy. Malgré le recadrage opéré par le patron il y a tout juste deux semaines, il y a toujours du tirage dans les équipes. A voix
basse, les élus, les politiques mettent en cause le directeur de campagne Claude Guéant - «un grand préfet» -, son organisation, sa méconnaissance de la
politique, de ses réseaux, de ses relais. «Il n'y a pas de vrais professionnels dans l'équipe, aucun qui sache ce qu'est une campagne présidentielle»,
entend-on. Bref, la campagne serait confisquée par des hauts fonctionnaires et des amateurs au détriment des politiques. Ce qui revient à mettre en cause
Sarkozy lui-même, qui a choisi Guéant...
En réalité, Sarkozy, qui au fond fait campagne tout seul, souffre, malgré l'affluence aux meetings - les siens, ceux de Royal et de Bayrou - et l'audience
des grandes émissions de télévision, d'une sorte de campagne molle. Est-ce le manque de poids lourds, de grosses pointures à ses côtés ? Alain Juppé, qui
lui a pourtant apporté un soutien net, ne semble pas souhaiter en faire trop après son escapade à Berlin, où il a eu le sentiment de jouer les potiches
auprès du candidat. Cette insuffisance devrait, espère-t-on, être très vite comblée par l'entrée en campagne dès cette semaine de Simone Veil (voir encadré)
puis de Jean-Louis Borloo.
Serait-ce alors la difficulté à susciter des débats ? «On joue au tennis contre une adversaire qui ne renvoie pas les balles», déplore un conseiller de
Sarko. Alors, forcément, «c'est comme si on jouait contre un mur». «Le débat de fond ne s'enclenche pas, soupire Henri Guaino, la plume du candidat. Quandon
fait des propositions audacieuses, par exemple celle d'instituer la notion de responsabilité illimitée pour les personnes morales en matière d'environnement,
il n'y a pas de réponse.»
Tout se passe comme si Sarkozy subissait aujourd'hui les conséquences de ses attitudes passées. Le ministre de l'Intérieur avait habitué les Français depuis
deux ans à être dans la transgression, dans le politiquement incorrect, tant sur le fond - discrimination positive, révision de la loi de 1905 sur la séparation
des Eglises et de l'Etat - que sur la forme - le parler cru.
Aux oubliettes, la rupture ! Notamment en matière de politique étrangère. Dans ce domaine, Nicolas Sarkozy rame depuis plusieurs mois pour se débarrasser
de l'étiquette d'atlantiste qui lui colle à la peau. Sa conférence devant la presse internationale la semaine dernière n'avait pas d'autre but. Il lui
faut extirper l'idée ancrée dans le cerveau d'une grande majorité de Français que, s'il avait été président à la place de Chirac, la France serait aujourd'hui
engluée en Irak aux côtés des Américains.
Candidat à la magistrature suprême, il a forcément arrondi les angles. Trop ? Pendant la campagne présidentielle de 1995, après avoir dépassé Balladur dans
les sondages, Jacques Chirac avait passé la consigne : «On ne bouge plus.» Mais on était à trois semaines du vote... «C'est vrai, Sarkozy est moins transgressif,
dit un responsable de la campagne. Mais il fait de bonnes émissions. Il est toujours clair. Il doit continuer sans changer d'un iota. Cette campagne est
une affaire de souffle.» Dans son entourage, personne ne croit à un vrai décrochage malgré une tendance - légère, certes, mais persistante - à la baisse.
«Il y a eu un petit creux après Ségolène sur TF1, mais ça a duré quatre jours. Du reste, Ségolène non plus ne dévissera pas.Il est normal qu'il ait baissé.
Il ne pouvait pas rester à 35% au premier tour», dit-on. L'important, dit-on encore, c'est le potentiel électoral : 63% des gens interrogés par Ipsos le
14 février pourraient voter pour lui et 24% - le noyau dur - se disent «certains» de voter pour lui. L'important encore, selon les mêmes, c'est la place
de numéro un dans le hit-parade des meilleures ventes de la biographie « Un pouvoir nommé désir » que lui a consacrée Catherine Nay. «On va gagner malgré
tous... nos efforts», assure plaisamment Jérôme Peyrat, directeur de l'UMP. Il n'empêche ! Au QG de la rue d'Enghien, comme à l'UMP, on cherche d'urgence
une ou deux idées qui fassent mouche pour les semaines à venir.
 
Carole Barjon

Societatis:TGV, des prix qui augmentent plus vite que la vitesse!

Samedi 10 mars 2007
 
Le conseil économique et social régional (CESR) de Lorraine, en rendant publique, mi-février, son étude comparative sur les futurs tarifs du TGV Est Européen,
réalisée à la demande du Conseil régional, a suscité une série de mises au point de la part de la SNCF (Le Monde du 2 mars).
 
A compter du 10 juin, Metz et Nancy ne seront plus qu'à une heure trente de Paris, contre trois heures aujourd'hui. Pour un aller simple en seconde classe,
il en coûtera 50 euros en période creuse et 62 euros en période de pointe. Soit une augmentation de 20 % à 47 % par rapport aux tarifs actuellement pratiqués
sur les trains Corail, note le CESR. Selon ce dernier, la future ligne sera non seulement plus chère par rapport au Corail et Téoz, mais aussi par rapport
aux lignes TGV existantes.
 
Pour la SNCF, "contrairement aux chiffres annoncés par le CESR de Lorraine, les prix prévus sur le TGV Est sont tout à fait comparables à ceux pratiqués
sur les autres relations TGV équivalentes".
 
Car l'entreprise ferroviaire insiste sur le fait qu'il faut comparer ce qui peut l'être : la liaison Paris-Lorraine ne peut pas être comparée à Paris-Nantes
ou Paris-Lyon pour deux raisons.
 
La première est que le tarif décroît avec la distance (Lyon et Nantes sont plus éloignées de Paris que Nancy ou Metz) et la seconde est que la performance
a un coût (les liaisons Paris-Nancy et Paris-Metz se feront pratiquement à grande vitesse sur la totalité du parcours).
 
Dans son argumentaire, la SNCF estime que le trajet le plus comparable à la liaison Paris-Metz ou Paris-Nancy reste Paris-Le Creusot. Le tarif ressort ainsi
de 2 % à 3 % moins cher pour la deuxième classe en période normale et 10 % moins cher en période de pointe. La SNCF ajoute que les places Prem's coûteront
20 euros, contre 25 euros sur le Paris-Le Creusot, avant de préciser que près de 80 % des voyageurs bénéficieront de tarif réduit.
 
François Bostnavaron