15 juin 2007

Ministère du civisme et de la dellation!

Vendredi 15 juin 2007
 
Et dire que certain croit encore que l'homme est bon par nature...
à voir le succés de cette démarche, il faut croire que Rousseau était un con
et c'est Locke qui avait raison, l'homme est un loup pour l'homme, c'est l'éducation et la société qui peut le civiliser...
 
Tout de même voici un site à visiter, par anthropologisme
 
Votre voisin se lève tard ? Dénoncez-le sur delation-gouv.fr
 
ous souhaitez dénoncer votre voisin ou voisine ? Tapez 1.
Un membre de votre famille ? Tapez 2.
Notre président ? Tapez la racine carrée de 27 443. Enregistrez votre délation après le bip, puis appuyez sur la touche #."

Lancé le 10 mai, le site Web du "Ministère du civisme et de la délation" propose de "remettre la France sur les rails en signalant tout comportement suspect". Fidèle à son mot d'ordre ("Pour une France plus efficace, nous simplifions vos démarches"), delation-gouv.fr propose aussi aux délateurs d'oeuvrer par téléphone (08-11-95-75-79 : prix d'un appel local, non surtaxé). Un "Numéro Unique de Délation", accolé à chaque dénonciation, permet de la consulter sur le site Web, mais aussi d'obtenir un crédit d'impôts équivalent à 10 % du montant de l'amende infligée à ceux qui ont été dénoncés, au cas où la délation aboutirait à une condamnation...


Le "Ministère", qui garantit l'anonymat aux délateurs, précise cependant que "si vous n'êtes pas soumis à l'impôt sur le revenu, vous n'avez droit à rien".

Le graphiste et l'informaticien ("qui se lèvent tôt ET se couchent tard") à l'origine de cette "blague de potache" l'ont lancée dans la nuit du 10 mai, deux jours seulement après en avoir eu l'idée. A deux heures du matin, ils postaient un message sur le forum de Motorhino, "le site des motards en échec scolaire" (sic).

"DICTATURE PARTICIPATIVE"

Le "buzz" est tel que vingt-quatre heures plus tard, delation-gouv.fr comptabilisait déjà 60 000 visites. Un mois après, il frôle le million de consultations et compte près de 90 000 références sur Google, mais aussi 90 000 délations.

Voici quelques exemples de "dénonciations" que l'on peut découvrir sur le site : "Mohamed A., mon père, est basané et m'a refilé cette saloperie de maladie" ; "a voté pour l'Ukraine à l'Eurovision 2007" ; "la DDASS, qui refuse de prendre mes enfants dont je ne veux plus" ; "pense que voter à droite le rend beau et fort" ; "appartient à la France qui se lève tôt et qui se recouche après"...

Les deux instigateurs du "Ministère du civisme et de la délation", qui signent Lacombe Lucien, ne veulent pas en rester là. Au vu du succès de leur site, des messages d'encouragement et des propositions de collaboration, ils envisagent d'organiser, à Paris, "un truc marrant, et très manichéen", autour de l'idée de "dictature participative". Pour "en finir avec Mai 68 et revenir aux vraies valeurs", ils comptent aussi organiser des "stages de logique de droite". En toute mauvaise foi.


Sur Internet : www.delation-gouv.fr.


 

14 juin 2007

Mélanchon bandrille le PS, pour sortir du status quo!

Jeudi 14 juin 2007
 
Mélenchon songe au "divorce" avec le PS pour construire "une force nouvelle"
Le sénateur socialiste Jean-Luc Mélenchon estime que la gauche du PS "est de plus en plus un alibi pour ce parti" et que "la
question du divorce commence à être posée", imaginant un rapprochement avec les communistes pour construire "une force nouvelle".
Dans une interview jeudi à l'Humanité, le président du mouvement "Pour la République sociale" estime en effet qu'"on est en train de découvrir la catastrophe
qui frappe la social-démocratie internationale", prenant notamment l'exemple de l'Allemagne et de la Grande-Bretagne où "les sociaux-démocrates sont des
acteurs enthousiastes du démantèlement de l'Etat social qu'ils ont eux-mêmes construit".
M. Mélenchon, qui doit assister samedi au congrès fondateur du parti "Die Linke" (la gauche) à Berlin, qui regroupe notamment des communistes et des socialistes,
considère que cela peut être "une source d'inspiration très forte" pour la France. "J'y vois une des issues possibles de la crise de la gauche", dit-il.
 
Car pour lui, "la gauche du PS est de plus en plus un alibi pour ce parti, elle n'est plus admise à jouer un rôle actif dans le mouvement socialiste".
De ce fait, "la question du divorce commence à être posée", dit-il, même si "elle n'est pas tranchée" et si "à l'heure actuelle il n'existe pas d'alternative".
 
En effet, s'il imagine volontiers un rapprochement entre des communistes et des militants socialistes "qui n'acceptent pas de se résigner à une fumeuse
orientation sociale-démocrate, ni à un tropisme pour le centre", il note aussi, en le regrettant, que "les communistes n'ont pas encore fait ouvertement
le choix de la construction d'une force nouvelle".

Ouverture, sous ssurveillance...

Jeudi 14 juin 2007
 
Le tuteur de Kouchner
 
C'est le diplomate le plus titré de Paris - et, de fait, le ministre bis des Affaires étrangères
 
Le très courtois Jean-David Levitte , conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy, fait la quasi-unanimité au Quai-d'Orsay et dans les grandes chancelleries
de la planète. A 61 ans, il a occupé avec beaucoup de talent - et un zeste de rouerie - les postes les plus prestigieux de la diplomatie française : sherpa
de Jacques Chirac, puis représentant de la France à l'ONU et enfin ambassadeur à Washington, où il a patiemment renoué les liens avec l'establishment américain.
Proaméricain ? Sans doute. En 2003, quelques semaines avant l'intervention en Irak, Jean-David Levitte a milité en coulisse pour que Jacques Chirac ne
brandisse pas le veto de la France au Conseil de Sécurité des Nations unies. Sur ce sujet, il partageait la même position, ou presque, que Nicolas Sarkozy,
Bernard Kouchner ou le ministre de la Défense, Hervé Morin. Une conjonction qui ne doit, bien entendu, rien au hasard. Malgré leurs affinités transatlantiques,
Kouchner et Levitte sont en compétition. Qui des deux va, au jour le jour, diriger la diplomatie française ? Le débat sera tranché à l'automne si, comme
prévu, le champ d'action de Levitte s'élargit. Dès que les lois adéquates seront votées, le diplomate devrait en effet diriger le « Conseil national de
Sécurité », une nouvelle institution créée sur le modèle américain et dont l'objectif sera justement de concentrer un peu plus encore l'action diplomatique
et militaire de la France à... l'Elysée.
 
 Vincent Jauvert
Le Nouvel Observateur

Sarkozy joue l'ouverture, Fillon manie l'insulte

Jeudi 14 juin 2007
 
La grande inquisition de Fillon
Coutumier d'attaques anti-PS, il estime que la vraie gauche, c'est la droite.
Par Alain AUFFRAY
Ne pas se fier aux apparences. Entre le bouillant Sarkozy et le placide Fillon, le plus brutal n'est pas toujours celui auquel on pense. Lundi soir, à Lyon,
le Premier ministre en campagne a cogné sur la gauche bien plus fort que son mentor. Entouré des quatorze candidats UMP du Rhône (que des mâles), il a
, depuis la tribune du centre des congrès, fustigé «l'imposture morale» d'une «gauche des grandes âmes sèches, qui pratique la justice sociale comme on
offre un caramel mou du bout des doigts, à la sortie des kermesses dominicales».  
Violentes charges. François Hollande n'a pas trouvé ça drôle. Il s'est inquiété hier de ce «grave dérapage de la part du Premier ministre de la France,
qui doit accepter qu'il y ait des gens qui ne pensent pas comme lui». Comme s'il devait corriger son allure de gentleman policé pour se mettre au diapason
de «la rupture», François Fillon truffe ses discours de violentes charges contre tous les adversaires du sarkozysme : le PS bien sûr, mais aussi Chirac
et les siens.
Le 29 mai, à Nice, il ridiculisait publiquement Jacques Chirac qui ne s'exprimait «que le 14 juillet et le 31 décembre», et célébrait la détermination de
son successeur à «agir autrement, autrement que ce qui a été fait depuis vingt-cinq ans, car les Français ne supportent plus les hésitations et les revirements». Au
cours du même meeting, il assenait que la gauche française «n'a pas seulement perdu une élection, elle a perdu la bataille des valeurs». 
Cette «gauche» dont il ne se lasse pas de faire le procès, François Fillon laisse entendre qu'elle n'a, à ses yeux, rien à voir avec la gauche, la vraie,
celle qui défend le progrès social. Dans le discours guerrier qu'il a prononcé le 22 mai devant des parlementaires de la majorité, il suggérait qu'en somme,
la vraie gauche serait passée... à droite. Ce que démontrerait, selon lui, l'accueil de Bernard Kouchner, Eric Besson, Martin Hirsch ou Jean-Pierre Jouyet
en attendant d'autres ralliements symboliques après les législatives. «L'élection de Nicolas Sarkozy bouscule tout, y compris les vieux clivages politiques
qui plaisent tellement à la gauche, assurait le chef du gouvernement aux députés et sénateurs réunis dans le parc de Matignon. Le Parti socialiste hurle
au débauchage et à la traîtrise, parce qu'il sait, au fond de lui-même, que cette ouverture révèle sa vacuité intellectuelle et son conservatisme politique.
La gauche s'énerve parce qu'elle sent que nous sommes en train de bousculer les frontières idéologiques et partisanes derrière lesquelles elle prospérait
au chaud.» Célébrant déjà sa victoire annoncée, il aime à moquer les socialistes qui, pour remonter la pente électorale, espéreraient «une vieille droite,
crispée et dogmatique», et se retrouveraient confrontés à un centre «moderne et conquérant». 
Front populaire. Dans les faits, Fillon n'a pas attendu Sarkozy pour dénoncer ce qu'il considère comme la trahison des socialistes français. Derrière son
ex-mentor Philippe Seguin, il a animé au sein du RPR un courant social républicain qui dispute à la gauche le monopole de ses «valeurs». Inspirateur de
cette sensibilité : Henri Guaino, plume de Sarkozy et grand pourfendeur de la «pensée unique» incarnée en 1995 par Edouard Balladur dont le principal lieutenant
était... Nicolas Sarkozy. «Je crois à la nécessité d'un big bang politique car les clivages actuels sont dépassés», relevait déjà Fillon en 2001. Visant
notamment Nicolas Sarkozy, il mettait à l'époque en garde contre une «dérive droitière» de l'UMP en gestation. Devenu un an plus tard ministre des Affaires
sociales de Raffarin, il s'était illustré lors du débat sur la réforme des retraites par une charge bien plus lourde que celle qui lui est reprochée aujourd'hui
: il avait cru bon pointer «la responsabilité du Front populaire dans l'effondrement de la nation» en juin 1940. A l'époque où déjà, aux yeux de Fillon,
la gauche n'était donc que trahison

Un joli petit cul dans un treillis, tout le monde va trouver cela excitant?

Jeudi 14 juin 2007
 
Quand l'armée américaine planchait sur une "bombe gay"
 
Un document militaire de 1994 évoque la création d'une arme chimique destinée à "rendre homosexuels" les combattants ennemis.
 
Des hélicoptères américains disperseront-ils un jour du gingembre, des huîtres, ou de la poudre de corne de rhinocéros au-dessus des tranchées des talibans
? L'idée est en tout cas passée par la tête des chercheurs de l'US Army, qui ont même envisagé de développer une « bombe gay ».
 
 « Un exemple dégoutant mais totalement non-létal serait un puissant aphrodisiaque, en particulier si ce produit chimique provoque des attitudes homosexuelles
», indique ainsi une note écrite en janvier 1994 par un laboratoire de l'US Air Force (
consulter le document en PDF).
 
 
Déjà évoqué sur certains sites spécialisés depuis 2005, ce document a été rendu public récemment par le «
Sunshine Project
 », un groupe qui milite contre les armes chimiques. On y apprend que le laboratoire réclamait 7.7 millions de dollars sur six ans pour mener à bien ce
projet en l'an 2000, après plusieurs essais in vivo. La note précise toutefois que « les produits chimiques susceptibles d'affecter le moral et l'efficacité
des unités restent à créer ».
 
 Après sa publication, le document a provoqué l'indignation d'associations gays américaines, qui soulignent que de nombreux homosexuels ont servi loyalement
l'armée américaine.
 
 Le Pentagone relativise
 
 Interrogé par
CBS
, le Pentagone a assuré que l'idée, simplement évoquée au cours d'un « brainstorming », avait été balayée d'un revers de main, et qu'aucune « bombe gay
» n'était en développement dans ses labos. Une affirmation que conteste le «
Sunshine Project
 », qui soutient que la note incriminée a été régulièrement distribuée dans des CD-Rom de promotion des armes non-létales à vocation interne.
 
 Le document de 1994 évoquait plusieurs autres pistes d'armes chimiques des plus originales, sur lesquelles le « Sunshine Project » souhaite également attirer
l'attention (
un florilège des armes non-létales imaginées par les militaires américains).

Hollande Royal, ambiance sur tous les plans...

Jeudi 14 juin 2007
 
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"Il y a divergence entre Royal et Hollande sur le rapprochement avec Bayrou"
LEMONDE.FR | 11.06.07 | 12h46  •  Mis à jour le 11.06.07 | 12h46
 
 
G : L'absence de proposition d'une alternative concrète et surtout l'attitude des "ténors" du parti sont-elles les raisons de l'échec du PS ? Faut-il réellement
renouveler la gauche ou simplement se mettre au travail ? 
 
Isabelle_Mandraud : Les raisons que vous évoquez ne sont pas les seules.
Après une victoire telle que celle qu'a remportée Nicolas Sarkozy à la présidentielle, le camp du vainqueur bénéficie toujours d'une dynamique importante
pour les élections qui suivent immédiatement.
 
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C'est d'ailleurs pour cela que Lionel Jospin avait, au congrès de Grenoble en 2000, inversé le calendrier électoral afin de couper court à toute hypothèse
de cohabitation.
 
Cela dit, le score du PS au premier tour des élections législatives est une déception pour les socialistes, car une partie de son électorat s'est manifestement
démobilisée.
 
Alain Randonnet : Ségolène Royal n'a-t-elle pas intérêt à ce que la défaite socialiste soit plus importante aux législatives qu'à la présidentielle afin
de démontrer que les 47 % qu'elle avait obtenus étaient plus destinés à elle qu'au PS ? Ainsi, elle serait la candidate légitime à la succession de François
Hollande.
 
Isabelle Mandraud : La situation est un peu plus complexe, car beaucoup de proches de Mme Royal, qui ont fait partie de son équipe de campagne, sont aujourd'hui
en difficulté.
 
En revanche, dans les bastions traditionnels du PS, comme le Pas-de-Calais, le Puy-de-Dôme ou la Haute-Vienne, le "vieux parti" a plutôt bien résisté.
 
Au lendemain du premier tour, la photographie du parti est donc plutôt contrastée, même si l'on peut penser que Mme Royal reste la mieux placée pour, demain,
rénover le parti, comme en témoignent les sondages.
 
carouge : Ségolène Royal a eu l'aval des militants pour la présidentielle. Elle agit comme si un congrès avait eu lieu et l'avait élue responsable du parti,
ce qui n'est pas le cas. Ne sommes-nous pas à la veille de l'implosion du parti ?
 
Isabelle Mandraud : Tôt ou tard, même si elle a été désignée à une large majorité des militants pour l'investiture présidentielle, Ségolène Royal sera à
nouveau confrontée au vote des militants.
 
La succession de M. Hollande à la tête du parti ne peut se faire que par la consultation des adhérents du PS, qu'il démissionne ou qu'un congrès anticipé
soit décidé.
 
Groumpf : Une déroute du PS ne permettrait-elle pas une refondation ?
 
Isabelle Mandraud : Il y a plusieurs façons de voir les choses. Une déroute du Parti socialiste peut aboutir à l'effet inverse de celui escompté et à son
repli sur lui-même.
 
Quel que soit aujourd'hui le cas de figure, de toute façon, beaucoup de ses responsables s'accordent aujourd'hui, après l'échec de Lionel Jospin en 2002
et celui – plus relatif – de Ségolène Royal en 2007, sur la nécessité pour les socialistes de revoir leur corpus idéologique.
 
En effet, cette dernière campagne présidentielle a montré que sur bien des points, notamment dans le domaine économique et social, le PS n'était pas en
mesure d'apporter des solutions claires.
 
Olivier : J'ai entendu dire que Ségolène Royal devait contacter François Bayrou pour discuter d'une éventuelle alliance en vue du second tour. Pensez-vous
que cette alliance, si elle avait lieu, constituerait une menace réelle contre l'UMP ?
 
Isabelle Mandraud : Le mot "alliance" me paraît un peu exagéré. Ce qui était peut-être valable avant le premier tour de l'élection présidentielle ne l'est
plus forcément aujourd'hui.
 
François Bayrou sort aujourd'hui des élections législatives très affaibli. Il ne pèse, dans le cadre des législatives, presque plus rien. En revanche, dans
quelques circonscriptions, les candidats du MoDem sont en situation d'arbitres.
C'est pour cela que Ségolène Royal lance un nouvel appel à François Bayrou.
 
Sur ce plan, on note des divergences entre l'ex-candidate et François Hollande qui, hier soir, n'avait pas de mots assez durs pour François Bayrou. Il n'envisageait
absolument pas que, dans le fief béarnais du centriste, la candidate socialiste se retire de la course.
 
perplexe : L'annonce par Ségolène Royal de rencontrer François Bayrou entre les deux tours, si elle se justifie électoralement, ne risque-t-elle pas de
priver les candidats socialistes des voix des électeurs des partis situés à la gauche du PS et, à plus long terme, de rendre une recomposition à gauche
plus difficile ?
 
Isabelle Mandraud : Cela, semble-t-il, ne s'est pas produit lors de l'élection présidentielle.
 
En revanche, ce que l'on peut dire, c'est que jusqu'ici, ce sont plutôt les électeurs du centre – et en particulier des ex-socialistes – qui ont du mal
à venir voter à gauche.
 
evidencev : Que penser des déclarations de Manuel Valls ("assez que la vie politique tourne autour de la vie d'un couple") ? Le sentiment est-il partagé
au PS ?
 
Isabelle mandraud : Il y a toujours un socialiste pour mettre les pieds dans le plat !
 
Hier, c'était Arnaud Montebourg, qui qualifiait de plus gros défaut le compagnon de Mme Royal. Aujourd'hui, c'est Manuel Valls. Bon...
 
vergoisy : Pensez-vous que l'attitude actuelle de Ségolène Royal, qui se positionne comme leader socialiste à la place de François Hollande, va dans le
bon sens pour la prochaine rénovation ? Ne va-t-elle pas trop vite ?
 
Isabelle Mandraud : Le temps joue contre Mme Royal, qui doit rapidement capitaliser sur son statut d'ex-candidate et les 17 millions d'électeurs qui ont
voté pour elle au second tour de la présidentielle.
 
Ce "capital" finira au fil du temps par s'estomper, et les prétendants au leadership du PS sont nombreux.
 
L'entourage de Mme Royal – qui, je le rappelle, n'est plus présente à l'Assemblée nationale – l'a donc convaincue de presser le pas pour s'imposer à la
tête du PS.
 
laurent31 : Un élément de stratégie ne serait-il pas de tout essayer pour remobiliser les électeurs de gauche qui ne sont pas allés voter à ce premier tour
? Ne peut-on pas avoir une surprise à l'issue du second tour avec plus de sièges pour le PS qu'attendu aujourd'hui ?
 
Isabelle Mandraud : Oui, cette hypothèse est parfaitement plausible, puisque le deuxième tour aboutit à une concentration plus franche entre la droite et
la gauche et à une bipolarisation entre les deux principaux partis que sont l'UMP et le PS.
 
Le deuxième tour peut cristalliser davantage le vote "anti-Sarko". A l'inverse, il peut aussi décourager davantage en diffusant le sentiment que "c'est
cuit". Pour la gauche.
 
Groumpf : Quel est le seuil de résultat "honorable" du PS ? 150 sièges ?
 
Isabelle Mandraud : Le pire avait été atteint en 1993, où le groupe socialiste à l'Assemblée nationale s'était réduit à 57 députés.
 
En 2002, après l'élimination de Lionel Jospin au premier tour de la présidentielle, ils étaient 141, plus 8 apparentés. Dépasser ce niveau d'une dizaine
de sièges ou plus constituerait déjà une bonne chose.
 
En dessous, cela marquerait une cuisante défaite.
 
Groumpf : Le PC pourrait-il s'intégrer dans le groupe parlementaire du PS ?
 
Isabelle Mandraud : A priori, le PCF pourrait peut-être conserver un groupe autonome à l'Assemblée.
 
Pour l'instant, en tout cas, l'hypothèse que vous soumettez n'est pas envisagée.
 
Zephyr : Est-ce que le PS aura besoin d'alliances avec le MoDem, le PCF, les Verts, etc., pour que ces groupes puissent "peser" ensemble ?
 
Isabelle Mandraud : Vu l'importance de la "vague bleue", Nicolas Sarkozy et le gouvernement disposeront de la majorité à l'Assemblée.
Mais plus il y a de députés de gauche élus, plus l'opposition peut se faire entendre.
 
Le MoDem, lui, devrait se résumer, au mieux, à quelques individualités.
 
zahra : Ne pensez-vous pas que la "vague bleue" est utile pour permettre à la gauche de réfléchir et de se reconstruire?
 
Isabelle Mandraud : La théorie du choc salutaire n'est pas très en vogue au Parti socialiste.
 
D'autant moins qu'il y a des élections municipales en 2008, et que le mandat présidentiel est désormais de cinq ans.
 
Ce qui laisse, compte tenu du délai nécessaire pour choisir son candidat, finalement assez peu de marge.
 
Alain_Randonnet_1 : Que pensez-vous de l'humiliation subie par M. Boutih en Charente et est-ce de nature à affaiblir Mme Royal ?
 
Isabelle Mandraud : La situation de Malek Boutih dans la 4e circonscription de Charente est pénible pour le Parti socialiste. C'est l'exemple d'une catastrophe
annoncée et d'un parachutage raté.
 
En effet, M. Boutih a dû faire face à la candidature dissidente d'une femme que les militants avaient choisie.
 
L'ancien président de SOS-Racisme n'a jamais été bien accepté par le PS local.
Dans ces conditions, on peut se demander pourquoi le PS s'est entêté sur cette circonscription au risque de faire subir une humiliation à l'un de ses membres,
humiliation qu'il n'avait évidemment pas méritée.
 
Résultat : il est éliminé dès le premier tour. Derrière la socialiste dissidente.
 
Savonarole : En annonçant une motion au prochain congrès du PS puis, hier, une sollicitation directe de Bayrou entre les deux tours des législatives, Mme
Royal continue de préempter la stratégie du PS. Or ne fait-elle pas l'inverse de ce qui serait souhaitable pour l'avenir du parti : à savoir remettre à
plat les idées et poser ensuite la question de la personne à même de les incarner?
 
Isabelle Mandraud : Je ne crois pas beaucoup au grand déballage de la rénovation et des idées sans qu'elles soient incarnées par une personnalité.
 
Les convictions de Laurent Fabius ne sont pas tout à fait les mêmes que celles de Ségolène Royal, dont la méthode se différencie de François Hollande, qui
lui-même a des divergences sur la fiscalité avec Dominique Strauss-Kahn...
 
Par ailleurs, présenter une motion dans un congrès socialiste signifie créer un courant et se placer dans une logique, si possible majoritaire, où l'on
convainc les autres.
 
Encore une fois, Mme Royal tentera à la fois d'imposer ses idées (sur l'ordre juste, la démocratie participative, le traitement de la délinquance...) tout
en revendiquant le leadership du PS.
 
vergoisy : L'avancement du congrès du PS avant les municipales, est-ce réellement une bonne stratégie dans le processus de rénovation ?
 
Isabelle Mandraud : Plusieurs points de vue se partagent au PS sur cette question.
 
Une majorité de maires socialistes redoutent de voir les socialistes étaler leurs divisions alors qu'ils vont s'engager dans une nouvelle campagne. Ils
souhaiteraient donc que ce congrès ait lieu après.
 
D'un autre côté, certains estiment que les municipales se passeraient mieux si la question du leadership et de la rénovation pouvait être tranchée avant.
C'est notamment le point de vue des partisans de Mme Royal.
 
Globulus : On n'entend plus du tout DSK : est-il déjà en campagne pour l'investiture en 2012 ?
 
Isabelle Mandraud : Il est faux de dire que l'on n'entend plus Dominique Strauss-Kahn, qui a beaucoup fait campagne pour soutenir les candidats socialistes
aux législatives.
 
Il est intervenu hier soir depuis sa circonscription du Val-d'Oise, à Sarcelles. Mais il a été lui aussi mis en ballottage par une candidate UMP qui se
présentait pour la première fois.
 
GG : Le PS est-il dirigé aujourd'hui ? Par qui ?
 
Isabelle Mandraud : François Hollande est le premier secrétaire du parti. Il y a un bureau national qui se réunit toutes les semaines et qui associe toutes
les personnalités du PS.
 
Et puis surtout, il y a une ex-candidate à la présidentielle qui a imprimé beaucoup de ses idées ces derniers mois. A vous de voir...
 
pignouf : Est-ce que la rénovation du PS peut passer par une alliance DSK-Royal ?
 
Isabelle Mandraud : Oui, pourquoi pas ? Elle peut passer aussi par une alliance avec François Hollande, avec Bertrand Delanoë, et bien d'autres encore.
 
 
 
Philippe Le Cœur

13 juin 2007

le new deal de la gauche!

Mardi 12 juin 2007
 
 La gauche pour un new deal
Quels sont les atouts et handicaps de la gauche dans son combat contre les inégalités ? Que doit-elle repenser d'urgence ? Le grand économiste donne des
pistes
 
La gauche prisonnière
Le paradoxe de départ est le suivant : la gauche est meilleure aux affaires que dans l'opposition. Sans renier son programme ( les nationalisations en
1981, les 35 heures en 1998 ), elle a su faire preuve d'un solide pragmatisme, qui lui a d'ailleurs été reproché par l'extrême-gauche. C'est la gauche
qui orchestre la désinflation des années 1980 alors que la droite n'y était pas parvenue, c'est elle qui obtient dix ans plus tard la qualification de
la France dans l'euro. Au cours des vingt-cinq dernières années, c'est sous les gouvernements de gauche que la croissance économique a été la plus forte.
La gauche est moins brillante dans l'opposition. Depuis la fin du programme commun, elle peine à définir des ambitions marquantes. La mesure emblématique
du gouvernement Jospin, les 35 heures, a été ajoutée à son programme dans l'urgence, à la veille d'élections législatives anticipées. Son échec en 2002
doit beaucoup à l'absence d'un programme convaincant, tout comme l'échec de Ségolène Royal est en grande partie lié au fait que l'on peinait à lire, au-delà
de quelques mesures phares comme les emplois-tremplins, la démarche proposée. Comment comprendre cette inversion entre ce qui devrait être le point fort
de la gauche, l'ambition programmatique, et sa bonne pratique quand elle est au pouvoir ? Elle n'est pas à chercher, a priori, dans une hésitation sur
le but recherché. La gauche a un marqueur simple : réduire les inégalités sociales. Pour utiliser une formule de Norberto Bobbio, la gauche doit constamment
« dénaturaliser » les inégalités, face à une droite qui est plus encline à y voir un fait naturel. Pour la gauche, l'inégalité est fondamentalement un
fait social, ce qui explique par exemple pourquoi l'impôt sur les successions est, à ses yeux, l'impôt juste par excellence. Si ce n'est donc ni la pratique
du pouvoir ni ses ambitions qui font problème, où est-il ? Il est dans la difficulté à renouveler sa réflexion sur les instruments à utiliser. La gauche
reste prisonnière de l'idée selon laquelle l'économie entraîne le social et du corrélat qui veut que pour agir sur celui-ci, il suffit d'agir sur celle-là.
Or cette équation est invalidée deux fois. D'abord il est de plus en plus difficile de réguler l'économie. Ensuite, à supposer qu'on y parvienne, cela
ne suffit plus à résorber les nouvelles inégalités sociales.
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Des mesures purement défensives
Reprenons ce point. L'économie était hier un facteur d'intégration sociale, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Dans le langage des économistes, l'équilibre
ancien entre les marchés et les organisations a été brisé au profit des premiers. Les délocalisations ne sont qu'une forme extrême et visible d'un processus
plus profond, dont le recours systématique à la sous-traitance est le modèle. Le capitalisme nouveau externalise toute tâche qui peut l'être, mettant les
sous-traitants en concurrence entre eux, émiettant scientifiquement le paysage social. Nationaliser les entreprises du CAC 40 aujourd'hui serait sans grande
incidence sur la condition ouvrière. Ce sont les PME qui créent aujourd'hui des emplois, tandis que les grandes entreprises en détruisent. Une politique
sociale qui prenne acte de ce bouleversement devrait cibler directement les personnes et les territoires. Cela ne signifie pas qu'elle doive exonérer les
entreprises de leurs responsabilités, en matière de conditions de travail notamment. Mais cela exige une remise en question des leviers utilisés. Orpheline
du pilotage de « l'outil de production » et des nationalisations, la gauche peine à innover en ce domaine. La gauche française subit ici un double handicap,
syndical et étatique. N'étant pas issue du mouvement syndical, la gauche française n'a pas la culture des compromis sociaux qu'on trouve notamment dans
les pays scandinaves. Le débat sur le contrat de travail est à cet égard emblématique. La droite instaure et supprime l'autorisation administrative des
licenciements ( par le même Chirac en 1974 et 1986 ), la gauche laisse à chaque fois les choses comme elle les trouve. Sur les retraites, elle annonce
qu'elle veut abroger les lois Fillon, mais ne parvient pas à définir ce qu'elle veut mettre à la place. Privée, sur le terrain, de relais qui lui indiquent
le juste et le raisonnable, elle préfère le statu quo à la recherche de formules nouvelles. Par crainte d'ajouter à la flexibilité ambiante, elle n'ose
proposer des formules socialement innovantes comme les Danois l'ont par exemple tenté. Elle préfère gérer l'existant. C'est ici que se referme le piège
d'une culture de gouvernement raisonnable. La stratégie macroéconomique de la gauche semble toujours revenir à un tropisme qui vise à réduire l'offre de
travail, à travers la retraite à 60 ans ou les 35 heures, ou à rendre les licenciements toujours plus difficiles, dans l'espoir à chaque fois que ces mesures
résorberont le chômage. Or ces mesures purement défensives n'allègent que transitoirement le mal, produisant des effets pervers mal anticipés.
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Un boulevard politique
En manque de relais syndicaux, la gauche française dispose au moins d'un appareil d'Etat, réputé le meilleur du monde. Or l'instrument révèle aussi ses
limites. Il ne dispose d'aucune culture d'évaluation des politiques qu'il met en oeuvre, ce qui rend difficile de lui assigner des tâches spécifiques,
adaptées aux publics de plus en plus hétérogènes auxquels il s'adresse. L'économiste Jean-Jacques Laffont avait résumé la contradiction française à l'égard
de l'Etat de la manière suivante. En France, écrivait-il, on fait « le postulat général de bienveillance des hommes politiques, de l'administration et
de tous les fonctionnaires et personnels assimilés ». Or, sitôt posé, ce postulat est immédiatement contredit par la pratique courante de l'Etat lui-même.
« Malgré ce recours systématique à la bienveillance comme principe de fonctionnement, la peur des détournements des fonds publics par quelques " brebis
galeuses " a conduit à une bureaucratisation considérable destinée à éliminer les possibilités de comportement discrétionnaire , source de corruption.
» La gauche n'échappe pas à cette contradiction, sacralisant et encadrant l'Etat tout à la fois. Une réforme comme l'autonomie des universités, même si
Ségolène Royal l'a intégrée dans son programme, l'a fait ainsi hésiter. Elle craint de faire entrer les universités dans une logique de marché qui les
détournerait de leurs missions. Ce n'est pourtant pas le marché qui est en jeu, mais un rapport nouveau aux moyens de l'action publique, fait d'un compromis
entre indépendance des services publics et évaluation de leurs missions au regard de critères exigeants, dont la lutte contre les inégalités sociales doit
être le marqueur essentiel. La gauche française a un boulevard politique devant elle. Jamais les inégalités sociales ne sont apparues aussi menaçantes,
que ce soit en matière de destins professionnels, de territoires, de richesses. La dernière élection montre pourtant qu'elle ne peut se contenter d'attendre
le mouvement pendulaire de l'alternance pour revenir aux affaires. La culture de gouvernement chèrement gagnée dans les années 1980 ne suffit plus. L'enjeu
pour elle n'est pas d'agréer l'économie de marché, c'est fait depuis longtemps. Il lui faut adapter ses instruments à un capitalisme qui n'est plus le
même. Privilégier l'aide aux personnes et aux territoires, désacraliser l'Etat pour redonner aux services publics plus d'autonomie, telles pourraient être
les frontières de son aggiornamento.
 

Economiste, Daniel Cohen est professeur à l'Ecole normale supérieure. Il est l'auteur de nombreux ouvrages dont « Richesse
du monde, pauvretés des nations » (Flammarion), « la Mondialisation et ses ennemis » (Grasset). Dernier livre paru : « Trois Leçons sur la société postindustrielle
» (Seuil, 2006).
 
 François Armanet et Gilles Anquetil