15 mars 2007

Societatis:Le Chomage reste stable, même sans les statistiques de l'INSEE

Lundi 12 mars 2007
 
Taux de chômage stable en 2006 à 9,8%
 
NOUVELOBS.COM | 09.03.2007 | 09:41
 
L'Insee, qui publie ce chiffre de l'enquête emploi, dit douter de sa fiabilité et souhaitait le rendre public après la présidentielle. Selon le gouvernement,
le taux de chômage serait en effet en baisse en 2006, à 8,6%.
 
Usine Le Creuset, à Fresnoy le Grand (Reuters)
 
Usine Le Creuset, à Fresnoy le Grand (Reuters)
 
Le taux de chômage en moyenne annuelle serait resté stable, selon des chiffres rendus publics jeudi 8 mars par l'Insee qui, s'interrogeant sur leur fiabilité
avait décidé d'en reporter la publication détaillée et provoqué une polémique sur les chiffres de l'emploi.
 
Le taux de chômage en moyenne annuelle serait resté stable à 9,8% de la population active l'année dernière comme en 2005, selon des données de l'Enquête
emploi 2006 que l'Insee a dévoilé dans des documents présenté lors d'une réunion du Conseil national de l'Information statistique (CNIS).
 
Cette Enquête emploi effectuée par sondage et destinée à apprécier la situation des personnes en âge de travailler sur le marché du travail est utilisée
chaque année pour recaler au mois de mars les estimations mensuelles du taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) de l'année antérieure
effectuées sur la base des chiffres de l'ANPE.
 
Ces estimations faisaient apparaître une nette baisse du taux de chômage qui serait passé de 9,6% de la population active en décembre 2005 à 8,6% en décembre
2006, (soit 270.000 demandeurs d'emplois en moins). En moyenne annuelle ce taux de chômage estimé serait revenu de 9,9% en 2005 à 9,1% en 2006.
 
Dans le même temps, les glissements annuels entre la quatrième trimestre 2005 et le quatrième 2006 faisaient apparaître une baisse de 0,6 point du taux
de chômage selon l'Enquête emploi, le recul étant d'un point selon les estimations au sens du BIT, relève l'Insee.
 
Marge d'erreur
 
Devant l'importance des décalages et les incohérences entre ces chiffres, l'Insee a souligné les difficultés soulevées par l'Enquête emploi pour motiver
sa décision du 16 janvier d'en reporter la publication à l'automne.
 
La polémique soulevée par cette initiative avait conduit l'institut à s'engager à s'expliquer devant le CNIS.
 
"Comme toute enquête par sondage, les résultats de l'Enquête emploi sont affectés d'une imprécision liée à la taille de l'échantillon", note l'institut
de conjoncture dans un communiqué. La marge d'erreur est ainsi de plus ou moins 0,42% (soit plus ou moins 120.000 personnes) pour les résultats trimestriels
et de plus ou moins 0,32% (soit plus ou moins 90.000 personnes) pour les résultats annuels.
 
L'Insee a également mis en avant la baisse des taux de réponse à l'Enquête emploi 2006, notamment dans certaines régions comme l'Ile de France.
 
L'Insee s'est engagé à définir d'ici la fin de cette année un plan d'action pour sécuriser et stabiliser le dispositif de mesure de chômage au sens du BIT.
 
Parallèlement, une enquête spécifique auprès des non-répondants doit permettre de fiabiliser l'Enquête emploi.
 
Estimations provisoires
 
En attendant, les statistiques mensuelles du chômage au sens du BIT resteront provisoires jusqu'à l'automne, à précisé l'Insee.
 
Représenté à la réunion du CNIS, le collectif ACDC (Autres Chiffres du Chômage) qui critique l'approche statistique du chômage par l'Insee, n'a pas caché
son sceptiscisme sur les arguments avancés pour justifier le report de la publication de l'Enquête emploi 2006. Il a notamment souligné que sur l'ensemble
de l'année les taux de réponse n'étaient pas sensiblement inférieurs à ceux des années antérieures.
 
Le collectif ACDC a aussi plaidé une nouvelle fois pour une mesure du chômage qui ne se réduise pas au seul indicateur du taux mensuel de chômage au sens
du BIT mais prenne en compte le phénomène dans toutes ses dimensions.