03 novembre 2006

Réflexions: Benoit Hamon, lettre ouverte à des amis

Voici une lettre ouverte qu'a écrit Benoit Hamon. Bien écrite, sans concessions, il réaffirme une histoire, et une vision de la politique.
 
 
 
Lettre ouverte aux amis que je conserve à Rénover Maintenant.
 
Je maintiens avec plusieurs d’entre vous, je crois, une relation solide bâtie sur le respect mutuel, la reconnaissance d’un engagement fondé sur de robustes
convictions de gauche et le désir de servir notre camp. Cela fait quelques temps que l’on ne s’est plus parlé. La direction de votre courant vient de m’en
donner l’occasion. J’ai l’honneur de faire partie des cibles de la dernière saillie argumentaire de la lettre de Rénover Maintenant.
En cause, si je comprends bien, mon choix personnel de voter Laurent Fabius.
Qui m’accuse ? Sans doute les mêmes qui voulaient fusionner NPS et le courant de Laurent Fabius lors du congrès du Mans, processus auquel je m’étais opposé
au nom de l’unité du NPS il y a deux ans.
Qui me met à l’index ? Sans doute ceux qui il y a quelques mois, me démarchaient personnellement pour empêcher la candidature de Ségolène Royal. « On ne
peut pas laisser faire ça », me disaient ils. « Il faut que tu donnes tes signatures au CN pour parrainer la candidature d’Arnaud ».  Amusante conception
de la vie politique qui consiste encore à croire que les uns et les autres disposent d’une rente politique qui les autorise à « balader leurs troupes »
au gré de leur promenade personnelle sur l’échiquier du parti
Qu’incrimine t'on ? Sans doute, mon aveuglement, mon cynisme ou mes calculs, dans le choix d’un candidat insincère et mollétiste. Vous conviendrez qu’au
vu des sondages et des pronostics, je n’ai pas choisi le chemin le plus facile vers les ors et les gratifications. Vous conviendrez aussi qu’au moment
du choix du oui ou du non au TCE, lui-même n’a pas écouté ce que « l’opinion que l’on mesure », l’invitait à répondre.
Que ça plaise ou non, et même si je n’aurai pas prédit qu’elle fût celle là, j’ai choisi la cohérence avec notre histoire depuis cinq ans. Je dis « notre
histoire » car nous en avons partagé l’essentiel. Cette cohérence consiste à refuser la personnalisation du débat politique, à préférer la 6ème République
aux slogans de la démocratie d’opinion, à conquérir les marges de manoeuvres politiques qui permettent à notre camp social de reprendre la maîtrise collective
de son destin.
Ce qui me gêne n’est pas votre choix de soutenir Ségolène Royal, c’est la manière dont votre courant l’argumente.
Je ne reconnais plus l’esprit, le souffle et l’ardeur d’hier, dans ces consignes verticales qu’on demande à la base de réciter comme les évangiles d’une
foi nouvelle.
Là où vous mettiez hier l’intelligence collective au service d’un nouveau projet et d’une nouvelle pratique socialistes, vous la mettez désormais au service,
ô comble, d’une candidature providentielle.
Là où hier, on trouvait dans notre intelligence collective, l’écho de la demande sociale, des inquiétudes des plus faibles, ces argumentaires se résument
désormais à fabriquer l’Histoire pour démontrer que le choix actuel du chef est cohérent avec ce qu’il a toujours dit, ce qu’il a toujours écrit et surtout
avec une histoire collective qui promettait de tourner la page du 21 avril.
S’il faut à vos yeux, que je sois de ces archaïques qu’il faut débusquer et combattre. Et bien soit, je relève le gant.
Mais que dirait le militant 4 ans plus jeune, présent à la Sorbonne lors de la création du NPS, que tu étais ? Que dirait-il de ces procès en chaîne instruits
aujourd’hui contre ceux qui veulent prolonger la vocation du NPS.
En vérité, on instruit le procès de notre histoire collective et de notre culture politique commune.
En vérité on condamne le patrimoine politique que nous avions réussi à inscrire au coeur de l’orientation du Parti Socialiste.
Je le regrette mais ne m’y arrête pas. Je reste même convaincu qu’une immense majorité des militants du NPS et de RM se retrouveront au moment de soutenir
et d’exiger de la gauche au pouvoir une rupture démocratique et sociale véritable. C’est à ces lendemains que je préfère penser plutôt qu’à ce présent
où j’observe le zèle de certains à dilapider le meilleur de notre passé.
 
Benoît Hamon
 
Député Européen
 
Porte Parole du NPS

1 Commentaires :

At 11:16, Blogger Ségolène Royal a dit...

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