14 décembre 2006

BlogTrotter:Duel vidéo sur le ent en Espagne

Mardi 12 décembre 2006
 
 
Voici une nouvelle manière de faire de la politique. Un peu plus trasch, sans le filtre des médias, on livre des vidéos contre l'adversaire, sur le net, à la sagacité des internates, et cela se propage... Qu'est ce que la démocratie peut avoir à ganer à cela?
Ce n'est pas encore en France, mais en Espagne, bien que pendant la campagne interne aux socialistes une vidéo sur ségolène ait tenté de la destabiliser.
Alors à quand une vidéo sur les agissements de Sarko, ou de Ségo
 
 
à lire ce trés bon article du Monde
 
Madrid DIANE CAMBON.
 
 Publié le 07 décembre 2006
 
Actualisé le 07 décembre 2006 : 07h28
 
Les partis ibériques diffusent sur la Toile de plus en plus de films attaquant de façon parfois très agressive leurs adversaires politiques.
 
C'EST DEVENU la nouvelle arme des partis espagnols et le dernier cri en matière de communication politique : le « vidéoduel », dénommé aussi « vidéo propagande
». Il s'agit d'un petit film d'une quinzaine de minutes diffusant un message politique précis et dont le but est de décrédibiliser, voire d'attaquer l'adversaire.
Ces courts métrages sont visibles sur Internet sur les pages Web des partis politiques et ont le grand avantage de se propager à la vitesse des courriels
et autres pourriels. Le Parti populaire (PP) et le Parti socialiste espagnol (PSOE) en raffolent.
 
Le dernier en date qui a fait sensation est celui du Parti socialiste, intitulé La Otra Tregua (L'Autre Trêve) et diffusé sur Internet en fin de semaine
dernière. D'une durée de dix-sept minutes, la vidéo fait référence à la trêve déclarée par l'organisation séparatiste basque ETA, en 1998 sous le gouvernement
de José Maria Aznar. Dans ce film, réalisé par le parti et nourri d'images d'archives, la gauche espagnole cherche à contrecarrer les critiques des conservateurs
à l'égard de l'actuel processus de paix. Leur but : démontrer à l'opinion publique que les conservateurs avaient, eux aussi, tenté de négocier avec les
terroristes basques pour obtenir la paix. On y voit l'ancien chef du gouvernement Aznar en train d'évoquer le rapprochement des prisonniers membres d'ETA,
le tout rythmé par une voix off. Selon le PSOE, la vidéo a rencontré un franc succès. Près de 350 000 internautes l'ont regardé le jour de sa sortie. La
réplique des conservateurs ne s'est pas fait attendre. Le jour même de sa diffusion, le PP a mis en ligne une autre vidéo démentant le film des socialistes.
 
Le Parti populaire affectionne tout particulièrement ce nouvel outil de marketing politique. Le PP a déjà eu plusieurs fois recours à cette méthode.
 
Une marée de critiques
 
Après avoir perdu les élections législatives de mars 2004, les conservateurs ont cherché avec des cabinets d'experts un nouveau style plus « dynamique »
de communication politique. « La force de ces vidéos est qu'elles attirent non seulement les électeurs fidèles mais aussi et surtout les électeurs opposés
idéologiquement, qui par curiosité ne peuvent résister à regarder la façon dont ils sont traités », explique Luis Ayllon, secrétaire de communication et
député du PP.
 
La première vidéo du PP, réalisée par la Faes, le think-tank du parti, avait à l'époque suscité une marée de critiques. Tras la masacre (Après le massacre),
filmé comme une série B, faisait référence aux attentats du 11 mars 2004 à Madrid, orchestrés selon le PP, par une conspiration al-Qaida- ETA pour donner
la victoire aux socialistes. Il y a un mois, les conservateurs ont réitéré l'expérience avec une vidéo sur l'insécurité citoyenne en hausse depuis l'arrivée
des socialistes. Au lieu d'être un succès, la vidéo s'est révélée être un « bide ». Les images utilisées pour le clip venaient de la télévision colombienne,
où l'on voyait des scènes de violence dans les rues de Bogota.