Témoignage:un homme providentiel qui fait peur!
Mardi 1er mai 2007
>>« Rien ni personne. » ou je me souviens de Nicolas Sarkozy
>> par Grégory Veux
>>
>>
>>Nicolas Sarkozy semble exercer sur ceux qui l'entourent et sur ceux qui
>>envisagent de voter pour lui une fascination remarquable. C'est un chef
>>autoproclamé et la persistance avec laquelle il clame sa future victoire
>>fait croire à ceux qui le veulent bien à la victoire promise.
>>
>>Sans appartenir à aucun parti, mes valeurs sont diamétralement opposées
>>aux
>>siennes. J'ai une conscience politique citoyenne, j'observe et j'essaie de
>>confronter ce que je vois, ce que j'entends et ce que je lis à ma
>>réflexion
>>critique.
>>A la veille du premier tour de l'élection présidentielle, je veux me
>>livrer
>>à un devoir de mémoire citoyen sur l'action passée et les propositions de
>>Nicolas Sarkozy.
>>
>>Je me souviens, à la manière de Perec, de ce discours que Nicolas Sarkozy
>>avait prononcé lors d'un congrès de l'UMP (Jacques Chirac était
>>hospitalisé
>>et Dominique de Villepin émergeait alors comme successeur possible). Il
>>était question d'organiser des primaires au sein de l'UMP et Nicolas
>>Sarkozy
>>s'est écrié menaçant : « Rien, je dis bien rien, ni personne, je dis bien
>>personne, ne m'empêchera d'aller jusqu'au bout ! ». J'ai trouvé saisissant
>>le contraste entre l'annonce d'un processus de démocratie interne à l'UMP
>>et
>>cette affirmation violente, cette démonstration oratoire de force et de
>>détermination qui feraient fi des moyens employés et des expressions
>>concurrentes pour parvenir à ses fins. Le résultat, seul, compte pour
>>Nicolas Sarkozy ; la culture du résultat qu'il semble s'appliquer à
>>lui-même, quels qu'en soient les moyens, fussent-ils anti-démocratiques.
>>La
>>désignation du candidat unique de l'UMP n'a fait que confirmer mes
>>craintes.
>>Les voix divergentes n'ont pas de place autour de cet homme-là.
>>Je crois beaucoup que les conditions de la paix entre les hommes naissent
>>en
>>chacun de nous. Un homme de paix n'est pas un homme mou mais au contraire
>>fermement en paix avec lui-même. Beaucoup, à droite (le staff de campagne
>>de
>>Sarkozy en témoigne régulièrement) comme à gauche, s'accordent à penser
>>que
>>Sarkozy est un homme violent. Il n'est pas le garant de la paix pour notre
>>pays ; c'est un chef autoritaire au tempérament guerrier. Nous ne sommes
>>pas
>>ses soldats. Il est d'ailleurs fort à parier que s'il avait été président
>>au
>>moment du déclenchement de la guerre en Irak, quelques milliers de nos
>>vrais
>>soldats y auraient trouvé la mort, pour rien.
>>Je me souviens du voyage aux Etats-Unis où Sarkozy jubilait de serrer la
>>main au président Bush, précisément en dénigrant l'attitude de son propre
>>pays, la France, et sa position pacifiste, pour plaire au Monsieur et
>>tacler
>>Jacques Chirac et Dominique de Villepin d'un coup. Position que l'histoire
>>et que chacun veut bien mettre au crédit de Chirac et qui a fait l'honneur
>>et la grandeur de la France ses dernières années. Bien sûr, Nicolas
>>Sarkozy
>>s'est ravisé sur la question, une fois les concurrents éliminés et par un
>>« savant » calcul électoral. Sans doute une inspiration venue de son
>>nouveau
>>maître à penser, Jaurès.
>>Je me souviens que Nicolas Sarkozy aime tellement l'Amérique, modèle de
>>société s'il en est, qu'il emprunte même à son système judiciaire. Quelle
>>espèce de justice peut-il y avoir lorsque l'on instaure, pour alléger les
>>peines et les procédures, le « plaider coupable » et le système des aveux
>>(obtenus parfois grâce à cette même culture du résultat), sans une
>>véritable
>>défense, sans que la présomption d'innocence ne prévale ?
>>J'ai été frappé lorsque je suis allé aux Etats-Unis pour la première fois
>>en
>>1979, enfant donc, par ce bruit perpétuel de sirènes de police dans les
>>rues. C'était nouveau, ça ne correspondait alors à aucune réalité que je
>>connaissais, en dehors des séries télévisées. américaines. J'ai été frappé
>>par la recrudescence de ces mêmes sirènes dans les rues de Paris et des
>>villes de France ces dernières années, et par la manière dont elles ont
>>retenti au retour du « chef » au ministère de l'Intérieur. Faut-il céder
>>au
>>chant de ces sirènes-là ?
>>La présence, la visibilité policière s'est nettement accrue sous le
>>patronage d'un Sarkozy qui prône cette société policière avec, là encore,
>>la
>>même culture du résultat pour les forces de l'ordre. Du chiffre ! Des
>>quotas
>>! Mais jusqu'où ? Combien d'ordres et combien de force ? Les vrais
>>résultats
>>sur la sécurité publique ne s'en sont pas améliorés pour autant.
>>Ce sont les mêmes chiffres et les mêmes quotas qui ont présidé à la triste
>>mascarade de régularisation des sans-papiers l'été dernier. Contrairement
>>à
>>ce qu'il avait promis, Sarkozy n'a pas tenu son engagement d'étudier
>>chaque
>>dossier au cas par cas, avec l'« humanité » annoncée. Il a donc bel et
>>bien
>>trahi son engagement et la confiance que des milliers de gens, fragilisés
>>par une situation administrative intenable et des conditions de vie plus
>>que
>>difficiles, avaient mise en lui. Cette « circulaire Sarkozy » n'avait en
>>réalité pas pour but d'étudier au cas par cas et avec humanité, mais bel
>>et
>>bien d' « encercler ».
>>Je me souviens qu'Alain Juppé, du temps où il était premier ministre,
>>avait
>>envoyé avec la même « humanité » les forces de l'ordre défoncer à coups de
>>hache les portes de l'église Saint-Bernard pour y déloger. des
>>sans-papiers.
>>Ces immigrés, comme ceux que pourchassent Sarkozy et Le Pen aujourd'hui,
>>n'
>>étaient sans doute pas des gens « choisis ». Comme ce grand-père chinois
>>qui
>>venait chercher ces petits-enfants à l'école de la République et que les
>>forces de l'ordre ont jugé opportun et humain d'arrêter à ce moment-là.
>>Sur
>>le fronton de cette école, aux valeurs courageusement défendue par sa
>>directrice, les mots « liberté, égalité, fraternité » avaient dû être
>>écrits
>>à l'encre sympathique, les rendant invisibles aux « forces de l'ordre » et
>>à
>>leur ministre.
>>« Immigration choisie », « immigration subie », du beau langage vraiment.
>>mais qui choisit vraiment et sur quels critères ? Qui subit vraiment l'
>>immigration, le pays qui a les moyens et une tradition de terre d'asile ou
>>la personne qui a la nécessité, parfois vitale, d'émigrer ? Si l'on devait
>>ramener cette « philosophie » à la sphère privée, je ne doute pas que même
>>feu Jean-Paul II, nouveau maître à penser de Sarkozy, se retournerait dans
>>sa tombe ou au ciel au nom de la charité chrétienne !
>>Le rapprochement douteux fait par Nicolas Sarkozy de l'immigration et de
>>l'
>>identité nationale, comme si la première venait menacer la seconde, au
>>sein
>>d'un ministère du même nom ne manque pas d'évoquer un des thèmes
>>fondateurs
>>de l'extrême droite française. Simone Veil s'en est émue. Mais qu'
>>attend-elle pour retirer à Sarkozy un soutien qui n'est pas digne d'elle ?
>>Si l'on ramenait maintenant cette même « philosophie » non plus à la
>>sphère
>>privée mais à l'Europe élargie, est-ce au nom de ces mêmes « valeurs » que
>>Nicolas Sarkozy est farouchement opposé à l'entrée de la Turquie dans l'
>>Union ?
>>Je me souviens, comme tout le monde, de la « racaille » et plus encore du
>>« kärsher ». Les mots sont la matière première des hommes politiques. La
>>pensée et le langage, c'est bien là ce qui caractérise un homme. Comment
>>peut-on parler comme ça ? Avec un tel mépris. C'est la caricature du
>>langage
>>martial. C'est Rambo ! Il y a dix ans ce champ lexical était laissé au
>>seul
>>Le Pen et chacune de ses sorties faisait scandale, à juste titre. Est-ce
>>là
>>le signe d'un grand homme, d'un homme de paix ? Emprunter au langage de Le
>>Pen et aux thèses du Front National n'a pas de vertu électorale. C'est, au
>>mieux, un mauvais calcul, et au pire l'expression d'une pensée. Nicolas
>>Sarkozy n'a pas bâti depuis cinq ans un rempart contre Le Pen, comme il
>>prétend le faire, mais il a au contraire dressé une attrayante et
>>praticable
>>passerelle vers ses idées.
>>Je me souviens du rapport que Sarkozy entretient avec les médias, de la
>>manière dont il a systématiquement convoqué les caméras de télévisions à
>>chacun de ses déplacements (sauf celui d'il y a quelques jours à Meaux).
>>Cela nous semble presque naturel maintenant mais ça ne se faisait pas
>>avant,
>>pas dans cette mesure. Il a une maîtrise totale de l'image. C'est une bête
>>en la matière. Mais cette maîtrise-là rime avec contrôle. Le contrôle des
>>médias. Ses rapports proches, intimes, avec les grands patrons de l'
>>audiovisuel ne peuvent que poser la question de l'impartialité du
>>traitement
>>des informations, celles qui le concernent en particulier. Les colères, en
>>cas de mécontentement du « patron », sont fracassantes, les nominations de
>>journalistes conseillées, le limogeage d'autres ordonné, les pressions et
>>menaces aux journalistes peu amènes sont courantes. Ce contrôle-là rime
>>avec
>>censure.
>>Je me souviens de ce livre sur Cécilia Sarkozy - qui semble réduite au
>>silence en ce moment - et qui n'est jamais paru après que son éditeur eut
>>rendez-vous dans le bureau du ministre Sarkozy ; de ce patron de Match
>>licencié sur demande du même Sarkozy pour cause de papier « irrévérencieux
>>»
>>évoquant la liaison de Cécilia. De la maîtrise de l'image au contrôle
>>ferme,
>>il n'y a qu'un pas ; le même qui sépare la censure d'une certaine forme de
>>propagande.
>>Je n'ai pas besoin de me souvenir, tellement son apparition est
>>quotidienne,
>>que Sarkozy est un adepte du culte de la personnalité, culte largement
>>relayé par l'UMP construite à son image et ses organes de communication,
>>par
>>son entourage.
>>Qui pourrait supporter deux secondes ce genre d'homme s'il était dans son
>>entourage proche ? Qui voudrait apprendre à ses enfants que la vanité, la
>>prétention, la vantardise, la suffisance, la colère, la violence,
>>l'avidité
>>sont des qualités qu'il faut cultiver ? Pourquoi vouloir à ce point
>>qu'elles
>>soient érigées en modèle d' « homme d'état », en modèle d'une « nouvelle »
>>société en « rupture ». Une société rompue à ces valeurs-là ?
>>J'oublie que rien de tout cela ne s'apprend sans doute, et que Sarkozy
>>aura
>>hérité d'un patrimoine génétique riche d'autant de merveilles. Mais hérité
>>de qui ? De sa maman ? De son papa ? On peut craindre, à la lumière des
>>nouvelles connaissances scientifiques que Sarkozy apporte, des lignées de
>>pédophiles, de suicidaires (il faudra quand même songer à donner la vie
>>avant de se supprimer), d'homosexuels (est-ce que les homosexuels naissent
>>de parents homosexuels ?), plus ou moins dominants ou récessifs !!! Les
>>fichiers ADN ont de beaux jours devant eux. Mais que faire des parents ?
>>Quel « traitement » réserver aux nouveaux-nés ? Je préconise pour plus de
>>sûreté l'emprisonnement prénatal ou, au plus tard et pour sauvegarder la
>>sûreté publique, celui du nourrisson. Comme pour les enseignants qui
>>devraient savoir relayer leurs collègues d'une autre matière, les
>>policiers
>>devraient eux aussi pouvoir exercer le métier de sage-femme, menottes à la
>>main. On aura en tout cas gagné du temps dans le dépistage prévu par
>>Nicolas
>>Sarkozy de la délinquance des enfants de moins de trois ans.Si l'on
>>poursuit
>>le raisonnement, c'est la liberté même de concevoir, de se reproduire qui
>>est mise en cause.
>>
>>Je vais arrêter là cet exercice de mémoire, pour éviter d'en faire un
>>catalogue lassant et parce que je ne me souviens pas de tout.
>>L'idéologie, les fondements même du totalitarisme sont presque tous réunis
>>en cet homme, son caractère, sa vision de la société et de l'homme.
>>L'entretien d'un climat de peur, d'une menace terroriste est également une
>>tactique empruntée à ce type de régimes ou, au mieux, à Bush.
>>L'illusion entretenue d'une société unie, qui ferait bloc, « ensemble »,
>>de
>>Jaurès à Jean Paul II, des ouvriers aux « parachutistes dorés », et le
>>discours qui, au contraire et en permanence, dresse les catégories les
>>unes
>>contre les autres et désagrège la solidarité sociale sont les deux
>>versants
>>d'une même pièce, la caractéristique même du totalitarisme.
>>
>>La fascination n'est pas le lieu de la réflexion critique. L'obéissance
>>aveugle au chef n'est pas celui de la liberté. Nicolas Sarkozy n'est pas
>>un
>>grand homme, pas un homme de paix, pas un homme d'état.
>>
>>
>>Grégory VEUX, auteur-compositeur-interprète.
>>http://www.myspace.com/gregoryveux
>> par Grégory Veux
>>
>>
>>Nicolas Sarkozy semble exercer sur ceux qui l'entourent et sur ceux qui
>>envisagent de voter pour lui une fascination remarquable. C'est un chef
>>autoproclamé et la persistance avec laquelle il clame sa future victoire
>>fait croire à ceux qui le veulent bien à la victoire promise.
>>
>>Sans appartenir à aucun parti, mes valeurs sont diamétralement opposées
>>aux
>>siennes. J'ai une conscience politique citoyenne, j'observe et j'essaie de
>>confronter ce que je vois, ce que j'entends et ce que je lis à ma
>>réflexion
>>critique.
>>A la veille du premier tour de l'élection présidentielle, je veux me
>>livrer
>>à un devoir de mémoire citoyen sur l'action passée et les propositions de
>>Nicolas Sarkozy.
>>
>>Je me souviens, à la manière de Perec, de ce discours que Nicolas Sarkozy
>>avait prononcé lors d'un congrès de l'UMP (Jacques Chirac était
>>hospitalisé
>>et Dominique de Villepin émergeait alors comme successeur possible). Il
>>était question d'organiser des primaires au sein de l'UMP et Nicolas
>>Sarkozy
>>s'est écrié menaçant : « Rien, je dis bien rien, ni personne, je dis bien
>>personne, ne m'empêchera d'aller jusqu'au bout ! ». J'ai trouvé saisissant
>>le contraste entre l'annonce d'un processus de démocratie interne à l'UMP
>>et
>>cette affirmation violente, cette démonstration oratoire de force et de
>>détermination qui feraient fi des moyens employés et des expressions
>>concurrentes pour parvenir à ses fins. Le résultat, seul, compte pour
>>Nicolas Sarkozy ; la culture du résultat qu'il semble s'appliquer à
>>lui-même, quels qu'en soient les moyens, fussent-ils anti-démocratiques.
>>La
>>désignation du candidat unique de l'UMP n'a fait que confirmer mes
>>craintes.
>>Les voix divergentes n'ont pas de place autour de cet homme-là.
>>Je crois beaucoup que les conditions de la paix entre les hommes naissent
>>en
>>chacun de nous. Un homme de paix n'est pas un homme mou mais au contraire
>>fermement en paix avec lui-même. Beaucoup, à droite (le staff de campagne
>>de
>>Sarkozy en témoigne régulièrement) comme à gauche, s'accordent à penser
>>que
>>Sarkozy est un homme violent. Il n'est pas le garant de la paix pour notre
>>pays ; c'est un chef autoritaire au tempérament guerrier. Nous ne sommes
>>pas
>>ses soldats. Il est d'ailleurs fort à parier que s'il avait été président
>>au
>>moment du déclenchement de la guerre en Irak, quelques milliers de nos
>>vrais
>>soldats y auraient trouvé la mort, pour rien.
>>Je me souviens du voyage aux Etats-Unis où Sarkozy jubilait de serrer la
>>main au président Bush, précisément en dénigrant l'attitude de son propre
>>pays, la France, et sa position pacifiste, pour plaire au Monsieur et
>>tacler
>>Jacques Chirac et Dominique de Villepin d'un coup. Position que l'histoire
>>et que chacun veut bien mettre au crédit de Chirac et qui a fait l'honneur
>>et la grandeur de la France ses dernières années. Bien sûr, Nicolas
>>Sarkozy
>>s'est ravisé sur la question, une fois les concurrents éliminés et par un
>>« savant » calcul électoral. Sans doute une inspiration venue de son
>>nouveau
>>maître à penser, Jaurès.
>>Je me souviens que Nicolas Sarkozy aime tellement l'Amérique, modèle de
>>société s'il en est, qu'il emprunte même à son système judiciaire. Quelle
>>espèce de justice peut-il y avoir lorsque l'on instaure, pour alléger les
>>peines et les procédures, le « plaider coupable » et le système des aveux
>>(obtenus parfois grâce à cette même culture du résultat), sans une
>>véritable
>>défense, sans que la présomption d'innocence ne prévale ?
>>J'ai été frappé lorsque je suis allé aux Etats-Unis pour la première fois
>>en
>>1979, enfant donc, par ce bruit perpétuel de sirènes de police dans les
>>rues. C'était nouveau, ça ne correspondait alors à aucune réalité que je
>>connaissais, en dehors des séries télévisées. américaines. J'ai été frappé
>>par la recrudescence de ces mêmes sirènes dans les rues de Paris et des
>>villes de France ces dernières années, et par la manière dont elles ont
>>retenti au retour du « chef » au ministère de l'Intérieur. Faut-il céder
>>au
>>chant de ces sirènes-là ?
>>La présence, la visibilité policière s'est nettement accrue sous le
>>patronage d'un Sarkozy qui prône cette société policière avec, là encore,
>>la
>>même culture du résultat pour les forces de l'ordre. Du chiffre ! Des
>>quotas
>>! Mais jusqu'où ? Combien d'ordres et combien de force ? Les vrais
>>résultats
>>sur la sécurité publique ne s'en sont pas améliorés pour autant.
>>Ce sont les mêmes chiffres et les mêmes quotas qui ont présidé à la triste
>>mascarade de régularisation des sans-papiers l'été dernier. Contrairement
>>à
>>ce qu'il avait promis, Sarkozy n'a pas tenu son engagement d'étudier
>>chaque
>>dossier au cas par cas, avec l'« humanité » annoncée. Il a donc bel et
>>bien
>>trahi son engagement et la confiance que des milliers de gens, fragilisés
>>par une situation administrative intenable et des conditions de vie plus
>>que
>>difficiles, avaient mise en lui. Cette « circulaire Sarkozy » n'avait en
>>réalité pas pour but d'étudier au cas par cas et avec humanité, mais bel
>>et
>>bien d' « encercler ».
>>Je me souviens qu'Alain Juppé, du temps où il était premier ministre,
>>avait
>>envoyé avec la même « humanité » les forces de l'ordre défoncer à coups de
>>hache les portes de l'église Saint-Bernard pour y déloger. des
>>sans-papiers.
>>Ces immigrés, comme ceux que pourchassent Sarkozy et Le Pen aujourd'hui,
>>n'
>>étaient sans doute pas des gens « choisis ». Comme ce grand-père chinois
>>qui
>>venait chercher ces petits-enfants à l'école de la République et que les
>>forces de l'ordre ont jugé opportun et humain d'arrêter à ce moment-là.
>>Sur
>>le fronton de cette école, aux valeurs courageusement défendue par sa
>>directrice, les mots « liberté, égalité, fraternité » avaient dû être
>>écrits
>>à l'encre sympathique, les rendant invisibles aux « forces de l'ordre » et
>>à
>>leur ministre.
>>« Immigration choisie », « immigration subie », du beau langage vraiment.
>>mais qui choisit vraiment et sur quels critères ? Qui subit vraiment l'
>>immigration, le pays qui a les moyens et une tradition de terre d'asile ou
>>la personne qui a la nécessité, parfois vitale, d'émigrer ? Si l'on devait
>>ramener cette « philosophie » à la sphère privée, je ne doute pas que même
>>feu Jean-Paul II, nouveau maître à penser de Sarkozy, se retournerait dans
>>sa tombe ou au ciel au nom de la charité chrétienne !
>>Le rapprochement douteux fait par Nicolas Sarkozy de l'immigration et de
>>l'
>>identité nationale, comme si la première venait menacer la seconde, au
>>sein
>>d'un ministère du même nom ne manque pas d'évoquer un des thèmes
>>fondateurs
>>de l'extrême droite française. Simone Veil s'en est émue. Mais qu'
>>attend-elle pour retirer à Sarkozy un soutien qui n'est pas digne d'elle ?
>>Si l'on ramenait maintenant cette même « philosophie » non plus à la
>>sphère
>>privée mais à l'Europe élargie, est-ce au nom de ces mêmes « valeurs » que
>>Nicolas Sarkozy est farouchement opposé à l'entrée de la Turquie dans l'
>>Union ?
>>Je me souviens, comme tout le monde, de la « racaille » et plus encore du
>>« kärsher ». Les mots sont la matière première des hommes politiques. La
>>pensée et le langage, c'est bien là ce qui caractérise un homme. Comment
>>peut-on parler comme ça ? Avec un tel mépris. C'est la caricature du
>>langage
>>martial. C'est Rambo ! Il y a dix ans ce champ lexical était laissé au
>>seul
>>Le Pen et chacune de ses sorties faisait scandale, à juste titre. Est-ce
>>là
>>le signe d'un grand homme, d'un homme de paix ? Emprunter au langage de Le
>>Pen et aux thèses du Front National n'a pas de vertu électorale. C'est, au
>>mieux, un mauvais calcul, et au pire l'expression d'une pensée. Nicolas
>>Sarkozy n'a pas bâti depuis cinq ans un rempart contre Le Pen, comme il
>>prétend le faire, mais il a au contraire dressé une attrayante et
>>praticable
>>passerelle vers ses idées.
>>Je me souviens du rapport que Sarkozy entretient avec les médias, de la
>>manière dont il a systématiquement convoqué les caméras de télévisions à
>>chacun de ses déplacements (sauf celui d'il y a quelques jours à Meaux).
>>Cela nous semble presque naturel maintenant mais ça ne se faisait pas
>>avant,
>>pas dans cette mesure. Il a une maîtrise totale de l'image. C'est une bête
>>en la matière. Mais cette maîtrise-là rime avec contrôle. Le contrôle des
>>médias. Ses rapports proches, intimes, avec les grands patrons de l'
>>audiovisuel ne peuvent que poser la question de l'impartialité du
>>traitement
>>des informations, celles qui le concernent en particulier. Les colères, en
>>cas de mécontentement du « patron », sont fracassantes, les nominations de
>>journalistes conseillées, le limogeage d'autres ordonné, les pressions et
>>menaces aux journalistes peu amènes sont courantes. Ce contrôle-là rime
>>avec
>>censure.
>>Je me souviens de ce livre sur Cécilia Sarkozy - qui semble réduite au
>>silence en ce moment - et qui n'est jamais paru après que son éditeur eut
>>rendez-vous dans le bureau du ministre Sarkozy ; de ce patron de Match
>>licencié sur demande du même Sarkozy pour cause de papier « irrévérencieux
>>»
>>évoquant la liaison de Cécilia. De la maîtrise de l'image au contrôle
>>ferme,
>>il n'y a qu'un pas ; le même qui sépare la censure d'une certaine forme de
>>propagande.
>>Je n'ai pas besoin de me souvenir, tellement son apparition est
>>quotidienne,
>>que Sarkozy est un adepte du culte de la personnalité, culte largement
>>relayé par l'UMP construite à son image et ses organes de communication,
>>par
>>son entourage.
>>Qui pourrait supporter deux secondes ce genre d'homme s'il était dans son
>>entourage proche ? Qui voudrait apprendre à ses enfants que la vanité, la
>>prétention, la vantardise, la suffisance, la colère, la violence,
>>l'avidité
>>sont des qualités qu'il faut cultiver ? Pourquoi vouloir à ce point
>>qu'elles
>>soient érigées en modèle d' « homme d'état », en modèle d'une « nouvelle »
>>société en « rupture ». Une société rompue à ces valeurs-là ?
>>J'oublie que rien de tout cela ne s'apprend sans doute, et que Sarkozy
>>aura
>>hérité d'un patrimoine génétique riche d'autant de merveilles. Mais hérité
>>de qui ? De sa maman ? De son papa ? On peut craindre, à la lumière des
>>nouvelles connaissances scientifiques que Sarkozy apporte, des lignées de
>>pédophiles, de suicidaires (il faudra quand même songer à donner la vie
>>avant de se supprimer), d'homosexuels (est-ce que les homosexuels naissent
>>de parents homosexuels ?), plus ou moins dominants ou récessifs !!! Les
>>fichiers ADN ont de beaux jours devant eux. Mais que faire des parents ?
>>Quel « traitement » réserver aux nouveaux-nés ? Je préconise pour plus de
>>sûreté l'emprisonnement prénatal ou, au plus tard et pour sauvegarder la
>>sûreté publique, celui du nourrisson. Comme pour les enseignants qui
>>devraient savoir relayer leurs collègues d'une autre matière, les
>>policiers
>>devraient eux aussi pouvoir exercer le métier de sage-femme, menottes à la
>>main. On aura en tout cas gagné du temps dans le dépistage prévu par
>>Nicolas
>>Sarkozy de la délinquance des enfants de moins de trois ans.Si l'on
>>poursuit
>>le raisonnement, c'est la liberté même de concevoir, de se reproduire qui
>>est mise en cause.
>>
>>Je vais arrêter là cet exercice de mémoire, pour éviter d'en faire un
>>catalogue lassant et parce que je ne me souviens pas de tout.
>>L'idéologie, les fondements même du totalitarisme sont presque tous réunis
>>en cet homme, son caractère, sa vision de la société et de l'homme.
>>L'entretien d'un climat de peur, d'une menace terroriste est également une
>>tactique empruntée à ce type de régimes ou, au mieux, à Bush.
>>L'illusion entretenue d'une société unie, qui ferait bloc, « ensemble »,
>>de
>>Jaurès à Jean Paul II, des ouvriers aux « parachutistes dorés », et le
>>discours qui, au contraire et en permanence, dresse les catégories les
>>unes
>>contre les autres et désagrège la solidarité sociale sont les deux
>>versants
>>d'une même pièce, la caractéristique même du totalitarisme.
>>
>>La fascination n'est pas le lieu de la réflexion critique. L'obéissance
>>aveugle au chef n'est pas celui de la liberté. Nicolas Sarkozy n'est pas
>>un
>>grand homme, pas un homme de paix, pas un homme d'état.
>>
>>
>>Grégory VEUX, auteur-compositeur-interprète.
>>http://www.myspace.com/gregoryveux
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