l'aprés présidentielle se prépare maintenant!
Samedi 28 avril 2007
« Bayrou votera Ségo... »
Pour Pierre Moscovici, proche de DSK, derrière ce vote, il y a l'alliance de la gauche et du centre. Inévitable... mais plus tard
Le Nouvel Observateur. Le PS a-t-il lavé l'affront de 2002 ?
Pierre Moscovici. Le 21 avril est derrière nous. Les Français ont participé massivement au scrutin. Ils ont porté deux candidats républicains au second
tour. Paradoxalement, le mauvais vote de 2002 les aura réconciliés avec la politique. Mais ne nous leurrons pas : l'objectif du PS n'est pas seulement
d'être qualifié, mais de remporter la victoire. C'est une nécessité d'autant plus grande que nous avons affaire, avec Nicolas Sarkozy, à un candidat problématique.
N. O. Comment Ségolène Royal peut-elle rattraper son retard ?
P. Moscovici. La victoire est possible. Elle doit se faire projet contre projet. Celui de Nicolas Sarkozy s'est considérablement déporté vers la droite.
Il dessine une France conservatrice, autoritaire, dure avec les plus faibles, une société fermée avec parfois des relents xénophobes. Ségolène Royal incarne
une France rassemblée, humaniste, fondée sur l'égalité des chances, une société ouverte. Il nous faut donc déployer le pacte présidentiel en insistant
sur sa dimension sociale (la lutte contre les inégalités), sa dimension institutionnelle (la rénovation démocratique), sa dimension écologique (l'excellence
environnementale) et enfin sa dimension européenne (la relance économique et institutionnelle).
N. O. Faut-il parler à François Bayrou ?
P. Moscovici. A la différence des législatives, l'élection présidentielle ne se joue pas autour de combinaisons d'appareils. François Bayrou a expliqué
qu'il n'entendait pas revenir dans le vieux système. Je ne le vois pas troquer une alliance pour une autre. Si je pensais que l'appel au centre entre les
deux tours était la bonne démarche pour l'emporter, je le dirais. Je pense à l'inverse que ces négociations nous exposeraient au risque d'une rebuffade
de l'intéressé, d'une défection de nos partenaires et d'une crise interne au PS.
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N. O. L'avenir de la gauche ne passe donc pas par une alliance au centre ?
P. Moscovici. Cette élection a marqué une nouvelle étape dans la vie politique française. Je suis persuadé que, comme en Italie, on assistera dans les
cinq années qui viennent à la naissance d'une coalition de la droite et d'une partie de l'extrême-droite. Persuadé, aussi, qu'il faudra dessiner, en face,
une coalition de toute la gauche et du centre-gauche. Je suis favorable à la constitution de cet « Olivier à la française », mais cela ne pourra se faire
qu'à terme.
N. O. C'est ce que Dominique Strauss-Kahn, dont vous êtes proche, appelle la « maison du renouveau » ?
P. Moscovici. Le préalable, c'est la victoire de Ségolène Royal. Il faut s'adresser à tous pour bâtir les éléments de la future majorité présidentielle,
construire les conditions d'un rassemblement. Les législatives se joueront ensuite sur cette base. Mais encore une fois, je ne crois pas qu'on puisse accomplir
ce « big bang » en quinze jours, ni même sans doute en cinq semaines.
N. O. Sauf si, bien sûr, François Bayrou vous fait signe ?
P. Moscovici. C'est à lui de prendre ses responsabilités. Dans sa conscience, un électeur du centre ne peut pas se reconnaître dans le projet de Nicolas
Sarkozy. En bonne logique, François Bayrou non plus. Je suis persuadé que dans l'urne il déposera un bulletin Ségolène Royal. Il serait plus clair qu'il
le dise.
P. Moscovici. Cette élection a marqué une nouvelle étape dans la vie politique française. Je suis persuadé que, comme en Italie, on assistera dans les
cinq années qui viennent à la naissance d'une coalition de la droite et d'une partie de l'extrême-droite. Persuadé, aussi, qu'il faudra dessiner, en face,
une coalition de toute la gauche et du centre-gauche. Je suis favorable à la constitution de cet « Olivier à la française », mais cela ne pourra se faire
qu'à terme.
N. O. C'est ce que Dominique Strauss-Kahn, dont vous êtes proche, appelle la « maison du renouveau » ?
P. Moscovici. Le préalable, c'est la victoire de Ségolène Royal. Il faut s'adresser à tous pour bâtir les éléments de la future majorité présidentielle,
construire les conditions d'un rassemblement. Les législatives se joueront ensuite sur cette base. Mais encore une fois, je ne crois pas qu'on puisse accomplir
ce « big bang » en quinze jours, ni même sans doute en cinq semaines.
N. O. Sauf si, bien sûr, François Bayrou vous fait signe ?
P. Moscovici. C'est à lui de prendre ses responsabilités. Dans sa conscience, un électeur du centre ne peut pas se reconnaître dans le projet de Nicolas
Sarkozy. En bonne logique, François Bayrou non plus. Je suis persuadé que dans l'urne il déposera un bulletin Ségolène Royal. Il serait plus clair qu'il
le dise.
Matthieu Croissandeau
Le Nouvel Observateur
Le Nouvel Observateur
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