Echos de campagne:Tous derrière Ségolène!
Samedi 28 avril 2007
A la gauche de Ségo
Le ralliement des naufragés
Dans le naufrage général, il est le seul à avoir tenu la tête hors de l'eau. Olivier Besancenot (4,1%) était le plus jeune, le plus frais, le plus percutant
aussi des six candidats installés à la gauche du PS. La grande vague du vote utile l'a à peu près épargné, et la LCR qui avait tant uvré pour empêcher
l'unité de son camp peut pousser un soupir de soulagement. Maigre consolation. Le 22 avril 2007 restera un dimanche noir pour la gauche de la gauche, toutes
tendances confondues. Il y a cinq ans, écologistes communistes et trotskistes avaient rassemblé près de 20% des voix. Ils n'en ont retrouvé que 10,5%.
Avec Dominique Voynet (1,6%) et Marie-George Buffet (1,9%), ce sont les deux grands alliés de l'ex-gauche plurielle les Verts et le PC qui quittent
soudain la scène. Arlette Laguiller, à l'heure de la retraite, aura livré son combat de trop (1,3%). Gérard Schivardi (0,3%) continuera à ne pas exister.
José Bové (1,3%) a-t-il désormais d'autre destin que le retour à la vie civile ? La vie est encore longue pour ces multiples chapelles et, pour elles,
les municipales de l'an prochain ne seront peut-être pas aussi cruelles que le fut cette présidentielle.
A court terme, pourtant, les marges de manuvre sont quasiment nulles. Dans la séquence qui s'est ouverte dimanche, au soir du premier tour, quel autre
choix possible que le ralliement à Ségolène Royal ? Seul Gérard Schivardi s'y refuse encore. Les autres, tous les autres, n'ont guère attendu pour annoncer
l'incontournable. Olivier Besancenot, en y mettant les formes : il votera d'abord contre Sarko. Pour sa part, Arlette Laguiller n'a pas tourné autour du
pot ou renchéri dans le sectarisme, contrairement à son habitude. Cette fois-ci, ce sera Ségolène, sans hésitation. Elle rejoint sur cette ligne les habitués
écolos et communistes de la discipline républicaine, ainsi que José Bové, qui avait dit ses intentions avant même le 22 avril. C'est peut-être, au
total, la grande leçon politique de ce scrutin hors norme : la gauche de la gauche n'aura jamais été aussi unitaire que depuis qu'elle est faible. Tout
cela est évidemment lié à son anti-sarkozysme viscéral, qui, lui, ne se mesure pas à la sortie des urnes. Pour autant, il y a quand même un paradoxe à
la voir se rallier aussi vite au moment même où elle ne pèse plus guère.
François Bazin
Le Nouvel Observateur
Le Nouvel Observateur
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