14 mai 2007

Ségolène n'entend pas se faire voler la défaite, pour s'imposer comme leader de la gauche!

samedi 12 mai 2007
 
Ségolène Royal : "Les Français ont été fiers de leur candidate, ils attendent une suite"
 
l est urgent de mettre un couvercle sur une marmite qui bout, et les socialistes, réunis en conseil national, samedi 12 mai, à la Mutualité, à Paris, vont
s'y employer, le temps des législatives. La campagne est courte et chacun met en avant son esprit de "responsabilité". Mais après...
 
La première, Ségolène Royal prendra la parole pour remercier, souligner les thèmes de sa campagne qu'elle souhaite continuer à voir porter et dire sa "disponibilité
pour les échéances futures".
 
Recevant les journalistes qui ont suivi sa campagne, vendredi, dans ses bureaux du 282, boulevard Saint-Germain, à la veille d'en rendre les clés, l'ex-candidate
a d'emblée mis les choses au point : "On aura l'occasion de se revoir. La politique, ce n'est jamais fini, ça ne s'arrête jamais..." Première étape : les
législatives, pour lesquelles Mme Royal dit vouloir "s'engager pleinement" et "crouler sous les demandes" de soutien des candidats du PS. "Je serai bien
sûr très présente pour continuer le mouvement qui s'est déclenché avec la présidentielle", assure-t-elle. D'ailleurs, le grand meeting annoncé dès le soir
de la défaite aura bien lieu, comme un "rassemblement politique". Avec le parti ?, lui demande-t-on. Réponse : "On verra."
 
"PAS TROP DE DÉTAILS"
 
Au-delà, Mme Royal le dit tout net : "Je ne m'interdis rien." Et puis, ajoute-t-elle, "les Français ont été fiers de leur candidate, de la campagne, et
ils attendent une suite". Et aussi : "Je suis regardée comme l'une des leaders de l'opposition par l'opinion." Bien décidée à faire fructifier les 17 millions
de voix qui se sont portées sur elle au second tour de la présidentielle, et notamment dans les quartiers, Mme Royal envisage de constituer un "réseau"
avec des "antennes, des permanences" ouvertes dans les cités, via les cent associations qui ont soutenu sa candidature. Envisage-t-elle de prendre la direction
du PS ? "Je vous le dirai après les législatives, répond-elle. J'ai le sens des responsabilités, je ne brutalise pas les échéances." Mais il y a une chose
à laquelle Mme Royal ne peut se résoudre, c'est de prononcer le mot "défaite". "J'ai dit qu'on n'avait pas gagné", élude-t-elle.
 
Royal d'un côté, Hollande de l'autre : c'est l'affiche la plus attendue du week-end, la plus observée, la plus critiquée. Deuxième orateur, samedi, François
Hollande n'a pas l'intention de "rentrer dans trop de détails" sur les raisons de l'échec. Il brossera, à grands traits, la réussite de Nicolas Sarkozy
à fédérer les droites et l'inefficacité, cette fois, du vote sanction.
 
Le premier secrétaire du PS n'est pas plus disposé à laisser le débat sur le centre s'imposer. "Rien ne serait pire que de laisser un espace à gauche",
dit-il. Sans répondre aux attaques dont il est l'objet de la part de Dominique Strauss-Kahn, il a son idée pour la suite. "La ligne social-démocrate ne
peut pas être une ligne de refondation. C'est une vieille ligne."
 
Au PS, certains réfléchissent à la façon de poursuivre un partenariat poussé avec les radicaux de gauche, les chevénementistes, tout en attirant les communistes
et surtout les Verts vers lesquels lorgne François Bayrou. Cela pourrait prendre la forme, dans un premier temps, d'une structure intermédiaire, d'un "conseil
des gauches" - pas encore d'une UMP de gauche, mais...

Isabelle Mandraud