11 mai 2007

Les Sarkoboys!

Jeudi 10 mai 2007
 
2. LES BARONS
 
 
 
Alain Juppé , 62 ans La présidence de l'Assemblée nationale, le Quai-d'Orsay ou un grand ministère de l'Environnement, de l'Equipement et de l'Aménagement
du Territoire ? Sarkozy aimerait lui confier les Affaires étrangères mais lui laisse le choix. D'abord tenté par l'hôtel de Lassay par souci d'indépendance,
l'ancien Premier ministre pourrait finalement accepter un ministère.
Jean-Pierre Raffarin, 58 ans Dieu sait que Sarkozy en a fait baver à Raffarin du temps où ce dernier était à Matignon ! Pourtant Sarko reconnaît que Raffarin
est « très malin », et Raffarin est subjugué par la vitalité de Sarkozy. Pilier de la campagne malgré les réserves de Chirac, l'ancien Premier ministre
espère toucher les dividendes de sa loyauté : il vise la présidence de l'UMP.
Jean-Louis Borloo, 56 ans Jean-Louis Borloo a mis un temps infini à rallier Sarkozy, montrant son vrai visage : le ministre sortant de la Cohésion sociale
est d'abord soucieux de son propre destin ! Malgré leur origine commune - les deux hommes sont avocats -, Sarko l'a longtemps considéré comme un aimable
fumiste. Il a rectifié son jugement récemment, créditant Borloo de sa modernité.
Brice Hortefeux, 49 ans Le premier groupie. Brice Hortefeux a été ébloui à l'adolescence par un discours de Sarkozy devant les jeunes gaullistes. Il s'est
mis à son service, devenant indispensable. Dans la campagne, il a souffert d'une fatwa de Cécilia, qui n'a jamais admis sa proximité avec son mari. Il
s'est planté en défendant la proportionnelle. Il reste le vrai compagnon du nouveau président.
Philippe Séguin , 64 ans
Cette campagne aurait pu être la sienne : toute sa thématique y était. Le premier président de la Cour des Comptes est resté en bons termes avec Sarkozy,
son secrétaire général lorsqu'il était président du RPR. L'ancien ministre des Affaires sociales de Chirac pourrait reprendre du service au gouvernement.
Sarkozy dit à son propos : « Le talent ne se démode jamais. »
Edouard Balladur, 78 ans
La seule personne envers qui Sarkozy se reconnaît une dette. Il crédite Edouard Balladur d'avoir fait de lui un ministre « plein », en 1993, alors qu'il
n'était qu'une jeune pousse. Sarkozy a sincèrement admiré Balladur, tout en lui reprochant son manque de combativité. Il a rompu avec le balladurisme durant
la campagne, mais sans rompre avec son héraut.
 
 Sarkozyste converti François Fillon, 53 ans
 
Le superfavori pour Matignon. Fillon revient de loin. Séguiniste, il soutint Balladur ; revenu en grâce dans la chiraquie en 2002, il a longtemps été en
guerre contre Sarkozy. Mais après la Berezina des régionales de 2004, où il perd la présidence des Pays de Loire, il se convertit au sarkozysme, ce qui
lui vaudra d'être limogé sans ménagements du gouvernement en 2005 par Chirac et Villepin. Ses atouts : sa capacité de travail et de synthèse, sa solidité
intellectuelle, son expérience - il a été quatre fois ministre ( de Balladur, de Juppé et de Raffarin ) - et sa connaissance des affaires sociales, utile
lorsqu'il s'agira de négocier le service minimum dans les transports. Trop effacé ?  Encore un atout aux yeux d'un président qui veut gouverner.
 
 ET AUSSI..
 
Patrick Devedjian, député UMP, entretient des relations quasi fraternelles avec Sarkozy. Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille, est le type même de sponsor
sympa : il ne veut pas être ministre. Philippe Douste-Blazy ne se tient jamais pour battu quand il s'agit d'entrer au gouvernement.  Valéry Giscard d'Estaing
sera le correspondant de Sarkozy au Conseil constitutionnel dont Pierre Mazeaud, juriste éminent, est le président sortant. Gérard Longuet est redevenu
proche de Sarkozy, comme sous Balladur.
 
 
Le Nouvel Observateur