11 mai 2007

au règne de la vacuité, il est aisé de passer pour un intellectuel!

7. LES INTELLOS
 
 
 
Max Gallo, 75 ans Chevènementiste en 2002, le voici sarkozyste, poursuivant son évolution à droite. Le grand Max, jusqu'ici simplement patriote, a redécouvert
l'épopée chrétienne et décrit désormais la République comme la fille aînée de l'Eglise ! Il a souflé à Sarkozy quelques envolées nationales. Mais supporterait-il
une rechute busho-atlantiste de son champion ?
Nicolas Baverez, 46 ans Entre libéralisme et gaullisme, il est devenu le contempteur du déclin français, cette maladie dont Sarkozy doit nous guérir. Baverez
a longtemps été le tenant d'une droite populaire... Le voici conseiller de l'ami des patrons ! Il rage contre le déclin industriel français comme un colbertiste
classique, mais croit plus à une relance libérale qu'au rôle moteur de l'Etat.
Alain Finkielkraut, 57 ans Encore une prise de guerre, même si « Finki » n'a pas appelé formellement au vote Sarkozy. Fâché avec la gauche et la modernité,
Finkielkraut a trouvé en Sarkozy l'antisoixante-huitard un lecteur et un défenseur :
« Il fait honneur à l'intelligence française »,
avait déclaré Sarkozy lors de la polémique sur l'équipe de France « black-black-black ».
Georges-Marc Benamou, 50 ans Mitterrandolâtre sous Mitterrand, le voici sarkozyste sous Sarkozy. Le journaliste, archétype de l'opportuniste pour ses nombreux
détracteurs, vient de la gauche caviar et atlantiste : un courant séduit par Sarkozy. Mais il est d'autres raisons moins nobles : Claude Guéant a soutenu
auprès de France 3 l'excellent Benamou, producteur de « la France en chansons »...
Alain Minc, 58 ans Sarkozy et Minc, c'est une longue histoire, depuis les années Balladur. Mais cette histoire est-elle cohérente ? Minc, poète de la mondialisation
heureuse et gardien du cercle de la raison, avait théorisé l'alternance entre gauche raisonnable et droite modérée... Le Sarkozy qu'il appuie est franchement
de droite. Mais entre l'ami des grands patrons et leur conseiller émérite, va-t-on chipoter ?
Jacques Attali, 64 ans « Découvreur » de Ségolène Royal, il n'a peut-être pas voté Nicolas Sarkozy, mais il est son ami et voisin à Neuilly. Supporter
des deux candidats, l'ex-maire du palais mitterrandiste était sûr de retrouver ses entrées à l'Elysée. Ce défenseur du microcrédit, de l'écologie, du dialogue
méditerranéen et de la réduction de la dette va raconter le futur à son ami président.
 
 L'atlantisme au coeur
 
André Glucksmann, 69 ans Si un intellectuel français se rapproche du modèle néoconservateur américain, c'est lui, « Glucks », venu de l'extrême-gauche et
finissant à droite au nom du combat pour la liberté. L'ancien mao jadis défenseur des dissidents soviétiques, aujourd'hui du Darfour et de la Tchétchénie,
théorise la supériorité morale et politique d'un Occident décrit comme le territoire des droits de l'homme. L'atlantisme du nouveau président va droit
au coeur de Glucksmann, qui avait soutenu l'intervention américaine en Irak, et rompu avec une gauche marquée par le tiers-mondisme. Sarkozy, pendant la
campagne, a valorisé cette belle prise de guerre au camp ennemi ! Mais le prophète n'a pas l'étoffe d'un philosophe de cour. Pourra-t-il longtemps rester
sarkozyste ?
 
 ET AUSSI..
 
Maurice Druon , poète gaulliste, chantre de la Résistance, un label de qualité « mon général » pour le président ! José Frèches , écrivain prolifique et
griot internautique de Sarkozy. Patrick Buisson , analyste et journaliste politique que Sarkozy estime. Jean d'Ormesson , inaltérable plume de droite,
pour qui le nouveau président a beaucoup d'affection.