11 mai 2007

Blum, à la sauce Sarkozy...

Vendredi 11 mai 2007
 
Des descendants de Léon Blum, qui admettent que l'ancien président du Conseil socialiste ait pu séjourner dans la famille Bolloré
après la Seconde Guerre mondiale, dénoncent toutefois vendredi "la formidable instrumentalisation" de leur aïeul.
La polémique a débuté avec la croisière de Nicolas Sarkozy au large de Malte sur un luxueux yacht de Vincent Bolloré. Ce dernier avait justifié ce prêt
au futur président au nom de la "tradition" de sa famille qui avait déjà accueilli dans le passé, selon lui, "Léon Blum" ou "Mohammed V de retour (d'exil,
ndlr) de Madagascar (en 1955, ndlr) avant qu'il ne devienne roi du Maroc".
Dans un courrier envoyé à l'AFP, Christine Blum, la "petite nièce" de Léon Blum qui parle "au nom de sa tante, de ses cousins et de ses frères et soeurs",
affirme ne pas "mettre en doute la bonne foi" de M. Bolloré.
"Suite à un long entretien" avec lui et "aux documents qu'il a produits dans la presse" dont une photo, "il semble que cette visite ait bien eu lieu",
écrit Mme Blum, rappelant qu'il n'existe par ailleurs "aucune trace" de ce séjour dans "notre tradition familiale, dans les archives politiques ou dans
les nombreuses biographies des chercheurs".
Pour autant, les descendants de Blum "dénoncent la formidable instrumentalisation du nom, de la pensée et des actions de Léon Blum dans la campagne de
Nicolas Sarkozy".
"Pour ceux qui l'aurait oublié, Léon Blum fut (...) l'homme des 40 heures et des congés payés dont la droite disait qu'il allait ruiner la France... comme
Nicolas Sarkozy, citant Blum, annonce que les 35 heures ont ruiné la France !".
"Nous dénonçons la référence récurrente de Nicolas Sarkozy à Blum, qui a passé sa vie au service de son idéal de justice, convaincu que le socialisme était
l'avenir du monde, dans une campagne qui le moins qu'on puisse dire n'était pas franchement socialiste", poursuit Christine Blum.
La phrase de M. Bolloré juxtaposant Nicolas Sarkozy et Léon Blum "nous a choqués dans le contexte", explique-t-elle, concluant: "nous ne voulons plus que
son nom soit utilisé en dehors du contexte qui fut celui de sa vie, de ses engagements et de son époque".