19 janvier 2007

portrait :Desproges

Mercredi 17 janvier 2007
 
 
Il est bon quelques fois de  sourire aussi
et que nous dirait il lors de cette camapgne si il était encore là
cette année cela fera vingt ans qu'il n'ets plus
 
PEUT-ON RIRE DE LA MORT ?
 
On dirait que c'était rien que pour de rire. Fierrot le Pou
mort "d'une courte maladie rigolote", la bonne blague.
Il y a deux ans s'est eteint le plus grand auteur tragique
francais d'apres-guerre. Car si l'auteur tragique se
caracterise par une conscience aigue de sa propre mort, Pierre
Desproges depasse de plusieurs longueurs bon nombre
d'ecrivaillons persuades d'etre serieux (certains se croient
immortels, c'est tout dire...).
Ordoncques Monsieur Cyclopede nous offre quelques minutes
necessaires (mais o combien insuffisantes) en rab. Post
mortem. Par pudeur sans doute : "si c'est les meilleurs qui
partent les premiers alors que penser des ejaculateurs
precoces ?".
Bien sur il a fallu racler les "Fonds de tiroir". Bien sur, ca
sent le rechauffe. Mais avec toutes les monstruosites qu'il a
sorties de son vivant, Pierre Desproges ne pouvait decemment
pretendre a autre chose qu'aux flammes de l'enfer.
Qu'est-ce qu'un type comme lui irait faire, du reste, dans un
Paradis si tristounet ? "Le sabre dans une main, le goupillon
dans l'autre, Jeanne d'Arc sut brandir jusqu'a la mort deux
symboles phalliques pour proteger a jamais la fleur imprenable
qui se fanait dans sa culotte d'acier trempe " (NDLR :
l'acier, je precise).
Le bougre n'avait-il pas annonce : "je resiste a la tentation
de m'asseoir a la droite de Dieu de peur que ca soit bon.
C'est par morale chretienne." Alors quitte a se retrouver chez
Satan, autant le meriter. Les (auto)portraits qu'il nous
inflige sont sans concession : "c'est a cela que l'on
reconnait les communistes : ils sont fous, possedes par le
diable, ils mangent les enfants et en plus, ils manquent
d'objectivite"...
L'ultime cruaute de notre bouffon tragique aura donc été de
nous distiller ce dernier recueil amer, histoire de se faire
encore plus regretter. Y'en a un qui doit bien se marrer, en
savourant avec Belzebuth un bon Bordeaux de derriere (et sur)
les fagots.
Mets ta stase, Pierre : tu vas prendre froid.