13 juin 2007

Offensive socialiste?

elections_2007
 
Le PS lance l'offensive contre
la politique fiscale du gouvernement
 
Ségolène Royal craint "un creusement des inégalités": le bouclier fiscal profitera à "15.000 contribuables" aisés, tandis que "la franchise médicale, ça
va être pour tous", souligne-t-elle. François Hollande pointe le risque d'une hausse de la TVA "de plusieurs points" pour financer des mesures fiscales
qu'il chiffre "entre 12 et 15 milliards d'euros".
 

Ségolène Royal et François Hollande (Reuters)
 
Ségolène Royal et François Hollande (Reuters)
 
Lors d'un déplacement à Lyon, jeudi 31 mai, Ségolène Royal a estimé que la politique fiscale du gouvernement risquait d'entrainer un "un creusement des
inégalités".
"Ce qui se prépare, c'est un creusement des inégalités, à travers les projets fiscaux annoncés", avec notamment une hausse de la TVA, qui figure dans le
programme de Nicolas Sarkozy, a déclaré l'ancienne candidate du PS à la présidentielle, lors d'une conférence de presse qui se déroulait sur une péniche,
en présence de 14 candidats socialistes et radicaux de gauche aux législatives.
 
Une politique qui profite aux "plus gros patrimoines"
 
Ségolène Royal s'en est pris notamment au bouclier fiscal: "15.000 contribuables vont recevoir 350 millions d'euros à se partager", tandis que "la franchise
médicale, ça va être pour tous".
De même, a poursuivi la présidente de Poitou-Charentes, "la suppression des droits de succession va bénéficier à 20.000 contribuables seulement parmi ceux
qui possèdent déjà les plus gros patrimoines".
De son côté, le premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, a, dans une tribune parue dans Le Monde daté du vendredi 1er juin, chiffré "entre
12 et 15 milliards" d'euros "la facture des cadeaux fiscaux" promis par Nicolas Sarkozy.
 
Une hausse de "plusieurs points" de la TVA
 
Un coût qui pourrait être compensé, selon lui, par une hausse de "plusieurs points" de la TVA.
Ainsi, la stratégie fiscale de Nicolas Sarkozy, c'est "plus loin que la droite en 1986, plus fort qu'Edouard Balladur en 1993, plus vite que Jacques Chirac
en 2002", a lancé le député de la Corrèze.
Il souligne que le relèvement de la TVA qui pourrait être "la mesure cachée du plan gouvernemental" reviendrait à "faire payer par tous les cadeaux accordés
à quelques-uns, affaiblir la consommation des plus modestes pour relancer l'épargne des plus fortunés, transférer les prélèvements acquittés par les entreprises
vers les impôts sur les ménages".
"La dette atteint un niveau record ! Qu'à cela ne tienne, les favorisés veulent du pain, ils auront de la brioche", ironise-t-il.
 
Un déficit "de 41 milliards d'euros"
 
Le numéro un du PS souligne à la fois "l'ampleur" et "la rapidité" des mesures fiscales envisagées : "quasi-disparition des droits de succession, allègement
significatif des droits de donation, détaxation des heures supplémentaires, réduction de l'impôt sur la fortune, modification du bouclier fiscal, déduction
des intérêts d'emprunt".
"Un tel plan relève de la cavalerie budgétaire lorsqu'on sait que le projet de loi de finances pour 2007 est construit sur la base d'un déficit du budget
de l'Etat de 41 milliards d'euros et que le régime général de la Sécurité sociale devrait connaître cette année un déficit de huit milliards", fait-il
valoir.
 
"Inefficaces économiquement"
 
François Hollande juge "les mesures proposées inefficaces économiquement, injustes socialement et irresponsables budgétairement". Accusant le gouvernement
de "vouloir aider" les ménages aux revenus les plus élevés, François Hollande remarque: "comme si le bonheur des fortunés faisait la prospérité des déshérités".
Selon lui, pour empêcher ces "choix néfastes", "il est important que l'UMP ne dispose pas d'une majorité à l'Assemblée nationale" à l'issue des élections
législatives des 10 et 17 juin. (Avec AFP)