28 mars 2007

Echos de campagne:le Choix de Delors!

Le choix de Delors
#reaction
Quand François Bayrou évoque ces sociaux-démocrates dont il se sent si proche, il pense avant tout à Jacques Delors. Ah ! Delors ! S'il était plus jeune,
c'est lui qu'il prendrait comme Premier ministre. Et Bayrou de laisser entendre ainsi que l'ancien président de la Commission est prêt à le rejoindre.
Comme si leur alliance était naturelle ! D'ailleurs, si Delors se tait, s'il ne dit mot, c'est qu'il consent à ce rapprochement qui va de soi. Seulement
voilà : Delors, comme son ami Rocard, que Bayrou a tenté de récupérer lui aussi, comme Pascal Lamy, le directeur général de l'OMC dont le nom a été lancé
pour Matignon, est et reste socialiste, même si le PS ne s'est pas toujours bien comporté avec lui. «J'ai de la sympathie pour Bayrou», reconnaît volontiers
Delors. Mais il ajoute aussitôt : «Avec Ségolène Royal, je partage des valeurs. J'ai découvert trois joyaux dans sa campagne. Elle a su dépasser les lignes.
Elle a su se faire entendre des Français qui ont le sentiment d'être rejetés par la politique. Elle défend des valeurs - l'autorité, la famille - auxquelles
je suis très attaché. Et ces valeurs, elle a réussi à les faire émerger grâce à ses débats participatifs.» C'est clair et net. Bayrou devra chercher une
autre figure symbolique de la social-démocratie.
 
Robert Schneider
Le Nouvel Observateur