19 avril 2007

Revue de presse:Hollande met de la couleur!

Mercredi 18 avril 2007
 
Hollande : « De la couleur au 2e tour »
 
 
 
A Nancy, « la ville de Ségolène Royal », le premier secrétaire du PS pense déjà au rassemblement de l'après 22 avril. 
Les élus locaux aux côtés de François Hollande au meeting de soutien à Ségolène Royal à Nancy. Photo Michel FRITSCH
Propos recueillis par Philippe JARRASSé
Il reconnaît que c'est une véritable « obsession » pour lui, depuis le 21 avril 2002.... L'absence possible de la gauche le 22 avril 2007. Alors il a pris
voiture et avion, et il a sillonné la France. Plus encore que sa candidate, François Hollande, tel un artiste de la politique a changé de ville chaque
soir. A peine sorti du dernier bureau national du PS, avant le 1er tour, il était hier soir à Nancy.
 
« Rien à attendre de Bayrou »
 
A peine déroge-t-il de son obsession pour souhaiter que Ségolène Royal soit non seulement « présente au soir du 22 avril », mais surtout qu'elle le soit
« au plus haut ». « Changement » et « clarté », c'est le message de François Hollande. Qui appelle « au vote utile », « pas simplement pour écarter la
droite mais un vote utile pour le changement, pour le progrès, pour les conquêtes sociales, pour la solidarité, un vote utile pour la France et les Français
»...
La stratégie au soir du 1er tour - on l'envisage tout de même au PS... - est celle « du rassemblement le plus large autour de Ségolène Royal et de son
pacte présidentiel, un rassemblement à gauche mais aussi au-delà de la gauche, de ceux qui auront fait un autre choix que celui de Ségolène Royal au 1er
tour et qui veulent nous rejoindre ».
 
« Comme jamais depuis 1981 »
 
Donc également les électeurs de Bayrou. « Comme on sait qu'il n'y a rien à attendre de François Bayrou, il faudra que nous nous adressions à ses électeurs,
mais pas seulement les siens, les électeurs de toute la gauche aussi. Ils seront les bienvenus. Mais pour gouverner avec nous, il faudra avoir accepté
le pacte présidentiel de Ségolène Royal qui est aujourd'hui le contrat que nous avons passé avec les Français. Nous ne faisons pas de combinaisons, de
manoeuvres, de débauchage individuel. Nous proposons le changement dans la clarté. C'est sur les propositions de Ségolène Royal qu'il faut se retrouver
».
Mais avant cela, l'heure est à la « sérénité non dénuée d'inquiétude ». « Nul ne peut dissimuler que l'on ne sait pas ce qu'il peut se produire dimanche
», répète François Hollande. Qui juge d'un bon oeil la campagne de sa compagne. « Elle a su trouver l'équilibre entre la liberté qui doit être la sienne
- elle a su nouer une relation très particulière avec les Français qui la regardent comme une candidate qui a su transgresser les lignes parfois, défendre
ses positions avec courage, tenir son cap, résister aux chocs - et en même temps elle a réussi à mobiliser le Parti socialiste et les partis de gauche
qui la soutiennent, afin que nous menions une campagne comme jamais nous n'en avons faite depuis 1981. Je n'ai jamais vu autant de monde dans les meetings,
jamais autant de papiers ont été distribués, jamais je n'ai vu autant de militants sur le terrain... »
Cette mobilisation a pour Hollande, trois raisons majeures : « le souvenir de 2002, la peur qu'inspire Nicolas Sarkozy, qui est un ressort de cette campagne,
et enfin la curiosité, l'attrait d'une candidature comme celle de Ségolène Royal. Si on l'a choisie, c'est parce qu'elle était différente et qu'elle avait
su construire une relation différente avec les Français... » Et cette mobilisation « annonce une participation très forte au scrutin, je n'ai pas d'autre
pronostic », dit François Hollande. « Un point positif ».
Conjurer ne veut pas dire ne pas se préparer. L'affiche en noir et blanc du 1er tour, « pleine de gravité » et manquant peut-être de « fantaisie », dit
Hollande. « Au 2e tour, on y mettra de la couleur ! »