14 avril 2007

societatis:accouchement sous X!

Lundi 2 avril 2007
 
Manifestation contre l'accouchement sous X
 
NOUVELOBS.COM | 10.02.2007 | 09:03
 
La Coordination des Actions pour le Droit à la connaissance des Origines (Cadco) milite pour le droit à la connaissance personnelle. 400.000 personnes sont
nées sous X en France.
 
Une manifestation, comptant dans ses rangs d'anciens enfants adoptés, des mères qui ont dû abandonner leur bébé, et des adoptants regroupés dans une coordination
"pour le droit à la connaissance des origines" (Cadco) , aura lieu samedi 10 février à Paris de 17h00 à 18h00 sur le Parvis des droits de l'Homme, place
du Trocadéro.
La Coordination (Cadco) réclame la suppression de l'accouchement sous X, une spécificité française, et entend "sensibiliser les candidats à la présidentielle
à la souffrance des enfants sans filiation" et leur "demander de s'engager sur la suppression de l'accouchement sous X".
 
2 millions de concernés
 
En France, "plus de 2 millions de personnes sont aujourd'hui directement concernées par l'accouchement sous X", selon la Cadco : les 400.000 personnes nées
sous X (estimation de l'association), les mères et les pères de naissance, le conjoint et les enfants du né sous X, dont les vies sont bousculées, et "bien
sûr, les parents adoptifs".
Pierre Verdier, président de la Cadco, a confirmé que "pour la plupart des enfants né sous X, retrouver ses origines devient une véritable obsession. C'est
une quête éternelle de sens". Françoise Dolto disait qu'il "faut trois générations pour effacer la cicatrice d'un abandon".
 
France et Luxembourg exceptions
 
La France et le duché du Luxembourg sont les seuls pays en Europe à permettre l'accouchement sous X. La loi, créée par le régime de Vichy pour permettre
aux victimes de "faits de guerre" d'accoucher dans l'anonymat, est selon Pierre Verdier "humiliante, honteuse et obsolète".
Le Conseil national pour l'accès aux origines personnelles (Cnaops) a été créé par la loi du 22 janvier 2002, qui a affirmé l'importance pour l'enfant de
connaître ses origines. Mais le Cnaops n'a guère apporté de solution à la majorité des situations, selon Pierre Verdier qui affirme "qu'il vaut mieux passer
par les associations pour lever le secret de ses origines".
Le droit à la connaissance personnelle a pourtant été affirmé par deux textes internationaux ratifiés par la France, la Convention de l'ONU de 1989 et celle
de La Haye de 1993, relatives à la protection des droits de l'enfant.
 
L'origine paternelle
 
Pour l'accouchement sous X, le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) s'était par ailleurs prononcé fin 2005 pour le maintien de la situation actuelle,
souhaitant que ne puisse "jamais être levé l'anonymat d'une mère sans qu'elle y ait consenti de son vivant".
Le CCNE avait jugé important que la mère soit informée des possibilités "de pouvoir laisser un jour, si elle le souhaite, des renseignements et de pouvoir
révéler ultérieurement des données identifiantes". Il avait aussi insisté sur le fait qu'il "serait nécessaire d'être plus attentif à obtenir des données
concernant l'origine paternelle".
 
Constante diminution
 
Le nombre des accouchements sous X est en constante diminution. En 2004, 560 femmes ont accouché de manière anonyme en France, contre 10.000 par an dans
les années 70. Grâce à la contraception et à l'IVG, l'accouchement sous X a nettement diminué, mais demeure encore un recours pour certaines femmes.
Selon les dernières études, les deux tiers d'entre elles ont moins de 25 ans, la majorité de ces femmes sont sans autonomie et sans ressources, et passé
le délai relativement court de l'IVG, leur seule solution devient l'accouchement sous X.